À l’entraînement depuis dix mois en préparation pour ce combat, jamais Marie-Ève Dicaire n’a baissé sa garde, malgré les efforts extraordinaires que cela lui a demandés. Il ne fait pas de doute qu’elle est prête pour ce combat.
«Ça été très difficile pour moi et mes entraîneurs, physiquement et mentalement. Ça été vraiment très difficile de gérer le surentrainement, mais les blessures également puisque ce qui est particulier, c’est que mon combat a toujours été reporté à courte échéance. On ne m’a jamais dit: tu vas boxer l’année prochaine. C’était toujours le mois prochain.»
Elle aurait très bien pu abandonner, mais cela n’a jamais été dans ses plans. Son entraînement de boxe est devenu pour elle une discipline de vie, dit-elle. Au lieu de diminuer la cadence, elle l’a au contraire augmentée et est demeurée concentrée, consciente de l’enjeu.
«Ma motivation a toujours été dans le tapis car pour moi, ce combat-là, c’est l’accomplissement ultime de ma carrière! C’est ce dont j’ai toujours rêvé!»
Ce combat est en effet majeur pour la carrière de Marie-Ève. Advenant une victoire, elle se retrouverait avec pas moins de quatre ceintures de championne du monde, ce qui, inévitablement, à titre de championne unifiée des titres, lui ouvrirait les portes des réseaux de télé américains, en plus de lui assurer des bourses beaucoup plus importantes.
Son adversaire
En langage de boxe, ce n’est pas un «jambon» qu’affrontera Marie-Ève Dicaire lorsqu’elle montera dans l’arène à Las Vegas, en février. Double médaillée d’or olympique, à Londres, en 2012, et à Rio en 2016, Clarissa Shields, comme Marie-Ève, n’a jamais perdu un combat chez les pros en neuf décisions. Elle est par ailleurs près de 10 ans plus jeune que son adversaire.
«Plus le combat est reporté, plus je suis prête pour la battre et plus j’ai l’impression que ce combat-là est à ma portée et que c’est moi qui soulèverai les quatre ceintures. Je suis tellement proche de caresser ce rêve-là que mon état d’esprit est très bon. J’ai juste hâte de monter dans le ring».
Une brève analyse du pedigree de Clarissa Shields et la pensée de l’affronter dans un ring suffirait à engendrer la peur chez n’importe qui. Comment Marie-Ève compose-t-elle avec cet état d’’esprit ?
«C’est sûr qu’il y a toujours une peur au quotidien qui est là parce que c’est dangereux ce que je fais, mais en même temps, c’est ce qui m’anime. Je dis souvent à la blague à ma mère que si je ne boxais pas, je ferais autre chose de dangereux. Donc, je suis aussi bien de boxer! J’aime cette adrénaline-là. Et lorsque je monte dans le ring, je sais que je n’ai rien négligé».
Reconnaissante envers sa ville natale
Bien qu’elle ne demeure plus à Saint-Eustache, Marie-Ève est présentée comme étant originaire de cette ville à chaque fois qu’elle monte dans l’arène. C’est voulu. Jamais elle n’oubliera ce que sa Ville a fait pour elle alors que, plus jeune, elle gravissait les échelons en karaté.
«Saint-Eustache est une Ville qui m’a donnée les moyens de mes ambitions. Grâce à la Fondation Élite, j’ai pu participer aux championnats mondiaux d’Espagne, d’Italie, d’Allemagne, d’Irlande. Je ne suis pas certaine que je serais l’athlète que je suis aujourd’hui sans l’aide de la Fondation. Je me sens très redevable à Saint-Eustache. Saint-Eustache, c’est la maison!»
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