C’est en effet une directive du ministère de l’Éducation, stipulant que la pratique de sports interscolaires doit être évitée pour une période de 10 à 14 jours dès qu’un cas positif est découvert dans une école, qui est à l’origine de cette décision du Centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI). Rappelons qu’à la fin août, des cas de COVID avaient été signalés à la polyvalente Deux-Montagnes. Une vingtaine d’enseignants avaient alors dû être placés en isolement.
Un collectif de parents, avec à sa tête David Gimenez, père d’un jeune d’un 2e secondaire, ne voit pas de problématiques à laisser les enfants pratiquer leur sport dans ces circonstances, surtout que dans sa directive, dit-il, «le ministère n’interdit pas la pratique de sports, mais dit de l’éviter». Il fait donc des pieds et des mains, depuis, pour que le CSSMI revienne sur sa décision.
Le sport pour motivation
Pour ce père de famille, et les nombreux autres parents d’élèves de la polyvalente Deux-Montagnes qu’il représente, c’est le sport qui garde leurs jeunes sur les bancs d’école.
«Comme plusieurs enfants, l’école, ça ne l’intéresse pas, lance M. Gimenez. C’est vraiment le football qui le motive. Pas de foot, oubliez cela, mon fils perd toute sa motivation ! Quand il a appris que sa saison était à l’eau, il a jeté toutes ses affaires au sol et a dit : moi je n’y vais plus, ça ne sert à rien».
M. Gimenez ajoute plaider au nom des centaines de parents et joueurs concernés lorsqu’il affirme que les Centurions et la polyvalente «ont pourtant tout mis en oeuvre pour suivre les directives de la Santé publique».
«Nous ne sommes pas les seuls à avoir des cas de COVID-19. D’autres établissements, comme Armand-Corbeil, en ont. Je pourrais vous en citer des tas, à Laval, notamment! Mais nous sommes la seule école à avoir été exclue», rage ce père qui a depuis mis en ligne une pétition demandant au CSSMI de revoir sa décision. Plus d’un millier de personnes l’avait déjà signée au moment d’aller sous presse.
«Pour des enfants, c’est catastrophique, de poursuivre David Gimenez. On est en train de leur scrapper (sic) leurs études ! La santé physique et mentale de nos jeunes passe par leur passion, leur sport. Il est cruciale d’en tenir compte.»
Positionnement national
Au CSSMI, par la voix de sa porte-parole, Anik Gagnon, on affirme comprendre la frustration des enfants et de leurs parents.
«Nous comprenons la réaction et il est clair que présentement, nous ne sommes ni heureux, ni indifférent à ce qui se passe», dit-elle avant d’ajouter que la direction du CSSMI a pris cette décision (d’interdire les sports interscolaires) pour se conformer aux directives du ministre de l’Éducation. Elle était toutefois loin de se douter que d’autres centres de service scolaires du Québec feraient fi de cette directive et que, pour en ajouter une couche, le ministre de la Santé glorifierait en conférence de presse, dimanche, l’importance de faire du sport parascolaire.
«Que ce soit au CSSMI ou ailleurs, indique Anik Gagnon, nous devons nous gouverner avec les décrets et documents officiels qui nous arrivent directement du bureau du ministre ou de la Santé publique. Nous ne prenons pas de décisions à la suite de ce qui se dit lors d’une conférence de presse. Tout ce que nous avons fait, c’est d’appliquer une consigne ministérielle».
Le CSSMI a entamé des démarches auprès de Québec afin qu’une directive claire et qui s’applique à tous leur soit communiquée. Au moment d’écrire ces lignes, il attendait toujours.
«Nous nous retrouvons en incohérence et demandons un positionnement national. C’est plus gros que la PDM et plus gros que la direction générale du CSSMI», conclut la porte-parole du CSSMI.
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