La Mirabelloise Cynthia Gauthier n’a pas froid aux yeux. Depuis maintenant quatre ans, elle est pilote professionnelle d’un «Monster Truck» déguisé en dalmatien, le «Monster Mutt Dalmatian» qu’elle conduit un peu partout autour du globe.
Au moment de l’entrevue qu’elle a accordée au journal, Cynthia se préparait à s’envoler pour le Nevada pour participer à une course. Le week-end précédent, elle était ailleurs aux États-Unis où, en marge de la série Monster Jam, elle participe à une trentaine d’événements par année. Son sport lui a aussi permis de visiter les Philippines, le Brésil et la France, pour ne nommer que ces pays.
«C’est un mode de vie! Je vis dans mes bagages» , lance la pilote âgée de 29 ans.
Titulaire d’un baccalauréat en comptabilité de l’UQAM, elle a vite réalisé que le 9 à 5 n’était pas pour elle. C’est ainsi qu’en 2013, pour aller au bout de ses ambitions et améliorer ses chances de réussite, elle fait le choix de quitter le Québec pour s’installer aux États-Unis.
«J’avais trop une grande passion pour les courses. J’ai donc décidé de déménager en Ohio, et c’est là que ma carrière a commencé» .
Commencer au bas de l’échelle
C’est en auto-cross, véhicule à quatre roues surplombé d’une cage métallique, que Cynthia a débuté son apprentissage en sol américain. Le milieu de la course automobile étant restreint à ceux et celles qui en sont les acteurs, cette incursion lui permet de rencontrer les bonnes gens. Quelques semaines plus tard, elle joignait une équipe de la série Monster Jam.
«Au début, je poussais des pneus. Je voyageais avec l’équipe et j’aidais le plus que je pouvais, mais je ne conduisais pas.»
Cette donnée allait toutefois changer en 2015 lorsqu’elle parle au propriétaire de l’équipe de ses ambitions de devenir pilote.
«Je lui ai dit que ça lui prenait une Canadienne! Et on m’a donné ma chance. J’ai tout de suite eu la piqûre!»
Pourtant, ce n’est pas chose facile de conduire un Monster Truck. Contrairement aux véhicules standards, les roues avant sont contrôlées avec le volant tandis que les roues arrière sont mues à l’aide d’une manette.
«C’est également très physique comme sport. Dans les autres sports de course, le but est de ne pas faire d’accident. Pour nous, c’est le contraire. Plus tu vires à l’envers, plus tu animes le spectacle» , de dire Cynthia, qui performe régulièrement devant des foules de plus de 60 000 personnes.
Passion innée
D’aussi loin qu’elle se rappelle, la pilote a toujours aimé la vitesse.
«Quand j’étais plus jeune, mon père m’amenait à toutes les courses! C’est lui qui m’a transmis cette passion. À 18 ans, j’ai acheté mon premier moto-cross.»
Si elle a attendu la majorité avant de s’élancer en piste, c’est pour préserver la santé de ses parents qui n’appréciaient guère voir leur jeune fille pratiquer des sports de vitesse.
«J’ai tout essayé: karaté, soccer, baseball! Mais il n’y avait rien à faire, ça me prenait un moteur!»
Plus de dix ans plus tard, Cynthia Gauthier a suivi son instinct et la voilà adulée partout où elle passe. Cette rapide ascension ne s’est toutefois pas faite sans heurts, envoie-t-elle comme message aux jeunes filles qui aimeraient suivre ses traces.
«J’ai travaillé fort pour me rendre là. J’ai fait beaucoup de sacrifices. J’ai dû tout abandonner pour recommencer à zéro, mais je suis fière de ce que j’ai accompli» , a conclu Cynthia Gauthier, que l’on peut voir sur V, à l’animation de l’émission Zone VL, tous les dimanches à midi.
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