Les 27 et 28 juillet à St-Louis au Missouri, le Lorrain Daniel Fournier a accompli un exploit qu’aucun Québécois n’avait réalisé avant lui en remportant, pour une 3e fois dans la catégorie Légende (60 à 64 ans), le championnat américain senior de «long drive» .
À 63 ans, Daniel Fournier n’a rien perdu de sa fougue d’antan. Bien installé sur un tertre de départ, il peut catapulter des balles de golf à près de 400 verges de distance. Ce talent qu’il développe et entretient depuis six ans lui a permis de participer à de nombreuses compétitions mondiales de «long drive» .
Lorsqu’il a pris sa retraite en 2012, celui qui affichait alors, au golf, un handicap situé quelque part entre deux et cinq, frappait ses coups de départ déjà très fort, «plus loin que la moyenne, près de 320 verges» , dit-il à ce sujet. C’est en faisant des recherches sur Internet qu’il a réalisé qu’il pouvait mettre ce talent à profit en participant à des compétitions.
«J’ai alors réalisé que pour me rendre au championnat mondial, je devais d’abord remporter des compétitions locales. J’en ai fait deux et les ai toutes les deux gagnées» .
De nouveaux bâtons
C’est ainsi qu’en 2012, il obtient son laissez-passer pour les Mondiaux de long drive, qui se déroulaient à Mesquite, au Nevada. Il avait alors terminé au 12e rang de la division Grand champion (55 à 59 ans) sur 32 participants. Lors de cette première incursion en milieu compétitif international, une chose l’avait particulièrement frappé: ses adversaires s’y présentaient avec un sac rempli de «drivers» alors que lui n’en avait qu’un seul, un driver de 9 degrés d’inclinaison avec lequel il jouait sur les terrains de golf du Québec.
«J’arrive là-bas et je vois des gars débarquer de leur voiture avec une quinzaine de drivers. Je me suis dit qu’ils devaient en vendre! Mais non, c’était leurs drivers, faits sur mesure. Ils avaient des drivers de 3, 4, 5 et 6 degrés!»
Au terme de cette compétition, le représentant d’une compagnie de bâtons de golf l’avait alors approché pour lui proposer de lui fabriquer des bâtons sur mesure, ce qu’il accepta. On lui fabrique alors des drivers de 6 et 6,5 degrés d’inclinaison. Combinés à un entraînement intensif en gymnase et sur les terrains de pratique, où il a travaillé à parfaire son élan avec Martin Morency, professionnel de golf, ces nouveaux bâtons lui ont permis de gagner beaucoup de distance.
L’année suivante, à ces mêmes Mondiaux, il termine 6e de la division Grand champion. En 2014, il se hisse au 3e rang chez les Grands champions et termine premier du championnat américain senior de «long drive» , un exploit qu’il répètera l’année suivante à Chicago avant d’être freiné par une blessure qui l’a tenu à l’écart de la compétition en 2016 et 2017.
Comment frapper plus loin?
Évidemment, lorsque Daniel Fournier se retrouve sur un terrain de golf, on lui demande régulièrement des conseils pour frapper la balle plus loin, ce à quoi il répond chaque fois: «Pourquoi? » .
«Si j’arrêtais les championnats de long drive et que je me remettais au golf, ce sont mes fers que je pratiquerais, car le golf, ça se joue en dedans de 150 verges! Donc, à quoi bon frapper plus loin? » , affirme celui qui y va tout de même d’une réponse à cette question que plusieurs golfeurs se posent.
«Les gens frappent la balle avec leurs bras, ce qu’il ne faut pas faire. La distance vient de la flexibilité des épaules et des hanches. Tout part de là! C’est ce sur quoi tu dois travailler si tu veux plus de distance.»
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