À 16 ans, André Veilleux évoluait comme défenseur pour le junior B de Montréal, alors dirigé par Yvan Prud’homme, recruteur des Rangers au Québec. Loin de se douter, à l’époque, qu’il sortirait premier de ce repêchage présenté à l’hôtel Reine-Élizabeth de Montréal, il n’y était pas et ce n’est que le lendemain qu’il a appris la nouvelle.
«À six pieds, j’avais une bonne stature, un bon coup de patin, mais je n’étais pas gros. Je n’avais que 16 ans», lance André Veilleux qui, pensionnaire pendant trois ans au collège Roussin à Pointe-aux-Trembles, y avait côtoyé des joueurs tels Rod Gilbert et Jean Ratelle. Recommandés à la direction des Rangers par Yvan Prud’homme, ils ont été repêchés pour ensuite connaître du succès dans la LNH. La réputation du dépisteur de talents au Québec était faite.
C’est ainsi que lorsque, quelques années plus tard, à titre d’entraîneur-chef des Rangers junior B de Montréal, M. Prud’homme avait recommandé André Veilleux comme premier choix, on l’avait tout de suite écouté.
«Yvan Prud’homme aimait mon style de jeu et a vendu sa salade à l’organisation qui m’a donc sélectionné», de dire M. Veilleux avant de préciser que jusqu’en 1969, l’équipe des Canadiens de Montréal avait priorité pour choisir des joueurs canadiens-français. Les Canadiens ne profiteront toutefois de la règle que lors des repêchages de 1968 (Michel Plasse) et 1969 (Réjean Houle/Marc Tardif) avant qu’elle ne soit modifiée.
Policier de carrière
Bien qu’il se soit présenté au camp des Rangers, à Kitchener, en Ontario, à l’automne de 1965, André Veilleux n’a jamais joué dans la Ligue nationale de hockey. De son repêchage de 1965, soulignons que Pierre Bouchard avait été choisi au 5e échelon par les Canadiens pour ensuite connaître une brillante carrière. Michel Parizeau, 10e choix, avait aussi percé la grande ligue.
«Je n’ai pas fait le grand club. Ils m’ont envoyé dans le B comme on dit, pour les Green shirts de Kitchener. J’y ai été de septembre jusqu’aux Fêtes. Voyant que je n’avais pas de possibilités de monter, ils m’ont retourné au Québec».
Il joue alors quelques parties pour les Rangers junior B de Montréal et les Reds de Trois-Rivières dans le junior A, avant de porter les couleurs, l’année suivante, des Alouettes de Saint-Jérôme, puis des Bombardiers de Rosemont.
«J’ai fini mon hockey junior à Rosemont pour ensuite me lancer dans le processus d’embauche de la police de Montréal à l’approche de l’Expo 67. J’ai finalement été policier pendant 30 ans à Montréal».
Dans quelques jours, Alexis Lafrenière deviendra vraisemblablement, à son tour, le premier choix des Rangers de New York, comme André Veilleux l’a été il y a de cela 55 ans. Ce sera un moment spécial pour le septuagénaire qui revivra une belle époque.
«Les choses ont bien changé, de conclure André Veilleux. Ça fait des années qu’on suit la carrière d’Alexis Lafrenière, car il est une super vedette. Mais dans mon temps, ce n’était pas du tout comme ça! Aujourd’hui, le hockey est rendu international, alors que dans les années 60, seuls les Canadiens étaient repêchés.»
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