Dans un article paru dans La Presse+ à la fin août, un seul des quatre chefs de parti a été en mesure d’estimer avec suffisamment d’exactitude le pourcentage des Québécois et Québécoises vivant sous le seuil de la pauvreté, actuellement à plus de 11 % (source: Institut de la statistique du Québec).
Cela illustre à quel point la lutte contre la pauvreté devrait davantage être prise en compte par nos leaders politiques. En effet, plus d’une personne sur dix doit y faire face au quotidien. Il y a urgence d’agir. Immédiatement. Concrètement. Véritablement.
Région des Laurentides
La région des Laurentides est particulièrement touchée: 14,3% de sa population vit en contexte de pauvreté (source : Direction de la santé publique Laurentides). Dans certaines MRC du territoire, ce pourcentage atteint 20%. Le logement abordable demeure un défi pour 23% des familles de la région. Les femmes cheffes de familles monoparentales et les nouveaux arrivants sont particulièrement touchés. On constate des niveaux extrêmes de défavorisation matérielle et sociale dans l’ensemble de la région des Laurentides avec 16% de la population qui est sans diplôme d’études secondaires.
S’il est vrai que nous sommes dans une période économique favorable, le taux de travailleurs pauvres, lui, demeure élevé. Selon une étude de l’Institut national de la recherche scientifique, dans le Grand Montréal, 40 % des personnes qui vivent dans la pauvreté travaillent. L’emploi, à lui seul, n’assure donc plus une sortie de la pauvreté.
En 2015, un sondage CROP réalisé pour La Presse révélait que le projet politique qui faisait le plus rêver les Québécois et Québécoises était l’élimination de la pauvreté. En plus d’être l’aspiration de la population, un tel projet serait économiquement rentable, puisque les experts estiment le coût de la pauvreté au Québec à plus de 15 milliards de dollars (source: Centre d’étude sur la pauvreté et l’exclusion du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale).
Alors, pouvons-nous vraiment nous payer le luxe d’ignorer ces enjeux qui engendrent aussi de la détresse humaine, du désarroi et de l’isolement?
Réduction de 20 % jusqu’à 50 %
Le Québec pourrait s’inspirer des pratiques innovantes de plusieurs autres pays, sans oublier qu’il y a quelques semaines, le gouvernement fédéral lançait sa nouvelle stratégie intitulée Une chance pour tous et se donnait pour objectif de réduire la pauvreté au Canada de 20 % d’ici 2020 et de 50 % d’ici 2030.
Cette cible, certes ambitieuse, est atteignable, mais seulement si, tous ensemble – les trois paliers gouvernementaux et la société civile –, nous déployons les ressources et les énergies nécessaires pour y arriver.
Centraide Laurentides, à l’instar des Centraide au Québec, est engagé jour après jour dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Grâce à l’appui de milliers de donateurs et donatrices, d’entreprises, de syndicats et d’institutions, nous soutenons des initiatives novatrices dans les milieux, des organismes communautaires performants et des projets concrets dans lesquels des citoyennes et citoyens s’investissent. Nous collaborons avec tous les acteurs qui mettent l’épaule à la roue pour permettre à chacun d’avoir sa chance et de vivre dans la dignité.
Nous interpellons donc aujourd’hui les partis politiques: vous qui aspirez à diriger le Québec, comment entendez-vous contribuer à ce grand chantier, dont vous serez le maître d’oeuvre, ce projet de société qu’est la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale?
Serge Paquette,
Président du conseil d’administration de Centraide Laurentides
Suzanne M. Piché, Directrice générale de Centraide Laurentides
MOTS-CLÉS
Centraide Laurentides
pauvreté