« Je dirais que la situation est critique pour les organismes d’action communautaire autonome du Québec et des Laurentides », affirme Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL. « Deux ans après le début de la crise de la COVID, on dégage trois contraintes majeures qui mènent les organismes à ce qu’on pourrait appeler un point de rupture soient ; un manque de financement récurrent, des équipes de travail réduites et un climat de travail marqué par une surcharge constante qui mène à l’épuisement », poursuit-il.
« En ce moment, la pénurie de main-d’œuvre nous affecte énormément dans nos milieux. Nous sommes souvent de petites équipes de trois à cinq personnes. C’est aussi très difficile de se relever quand une personne quitte l’organisme pour aller travailler ailleurs où les conditions de travail sont plus intéressantes. Former la relève, assurer le transfert de connaissances et se réajuster est un défi par les temps qui courent. On ne peut pas blâmer les personnes qui partent, il y a des limites à être sous payé pour la charge de travail considérable et la lourdeur des cas que nous avons. Les impacts de la montée fulgurante des prix des dépenses essentielles se répercutent tant sur les organismes, que sur la population qui les fréquente, que sur les travailleurs/travailleuses », indique un membre.
Le gouvernement de François Legault a récemment annoncé en grande pompe une refondation du système de santé. Le milieu communautaire est vigilant face à cette annonce parce qu’il sait que les organismes sont souvent vus comme une extension du système de santé et qu’ils finissent trop souvent par essuyer les impacts des coupures et des mauvaises décisions politiques. « Cela entraîne des défis de plus en plus nombreux pour soutenir les besoins », explique Christine Richard, nouvellement élue présidente du regroupement
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Le ROCL travaille dans une perspective de justice sociale et climatique depuis plus de trente ans et son ancrage fort dans la région lui vient de ses 163 organismes membres qui travaillent directement sur le terrain. Avec les élections provinciales qui auront lieu en octobre prochain, il est à souhaiter que tous les partis politiques s’engagent à financer adéquatement les organismes communautaires à leur mission pour leur permettre de soutenir les besoins croissants dans les communautés.
« Avec une équipe qui s’est agrandie au cours de la dernière année et avec des membres du conseil d’administration provenant de tout le territoire des Laurentides, le ROCL a des assises solides pour bien représenter les groupes auprès des instances politiques et continuer à faire valoir toute l’importance du travail qui se fait dans les organismes communautaires », conclu, M. Larocque.
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