« C’est un show d’humour, les gens arrivent, rient, passent une belle soirée et ils repartent en ayant aidé une bonne cause », résume Matthieu Pepper, humoriste et porte-parole pour l’organisme.



Son père, dont le nom a été donné au gala, est décédé à la Maison Sercan il y a quelques années.



« J’ai vu le travail énorme que ces gens-là font au quotidien et la différence qu’ils peuvent avoir sur le deuil, témoigne Matthieu Pepper. Ma famille et moi avons passé pratiquement trois mois, à tous les jours, à la Maison Sercan et les employés ont grandement allégé cette période difficile. »



Depuis, le fils s’implique annuellement et redonne l’entièreté des profits du gala à ceux qui ont accompagné Marc Pepper dans une période de vie « où on a besoin de confort, d’amour et d’être entouré ». Pas moins de 20&nbsp;040 $ ont été amassés lors de cette édition, ce qui répondait aux objectifs.



« Comme on tient absolument à ce que le show reste accessible à tous, on vise toujours une petite augmentation des fonds amassés à chaque année, indique Matthieu Pepper. Cette année, on visait 20 000 $ et on est très heureux de l’avoir atteint. »



<h2>« Magique »</h2>



Les invités Arnaud Soly, Sam Breton, Maude Landry, Jo Cormier et Mona de Grenoble ont assisté Matthieu Pepper, mêlant sur scène aplomb et complicité.



« J’ai la chance de pouvoir compter sur des amis et collègues humoristes très généreux et impliqués, qui ont pris de leur temps pour venir offrir une magnifique soirée aux 700 quelques personnes présentes », se réjouit le porte-parole.



« Magique », la soirée a rapidement pris un bon tournant selon lui, avec un événement qui a délié l’atmosphère.



« [Ça] a commencé en force avec un homme qui a brisé son siège dans la rangée cinq et qui a préféré rester là, assis par terre, plutôt que de changer de place parce qu’il voulait garder le fauteuil qu’il avait réservé depuis plusieurs semaines déjà, raconte-t-il. J’ai passé au moins dix minutes à échanger avec lui, on a tellement ri, c’était un super beau moment qui donnait le ton au spectacle. »

Madeleine, Yves-Olivier, Sylvie et Francine (qui n’a pu être présente lors de l’entrevue avec L’Éveil, mais qui anime depuis une quinzaine d’années), ont tous en commun d’être en contact régulier avec le cancer et ce qu’il engendre au niveau émotionnel.



« En s’exprimant au sein d’un groupe de personnes qui vivent avec la même maladie, [les gens] s’aident à voir plus clair en eux, dit Madeleine. Ils partagent des expériences. Ils reçoivent des pistes de réflexion et d’action. »



Sentiment de perte, colère, révolte sont alternés avec joie et même impression de victoire durant les séances des « lieux d’expression sur le cancer ». Pendant un an, ils se présentent à leur gré aux groupes ouverts et participent à des ateliers ludiques. Pendant un an, ils se réconcilient avec leur réalité, progressent et partagent ce que, au sein de leur famille, ils n’oseraient pas forcément mettre à découvert. Selon Madeleine, ils se transforment de rencontre en rencontre, à mesure qu’ils apprennent à « aller au fond d’eux-mêmes. »



<h2>« J’ai côtoyé la mort »</h2>



Sylvie, qui a débuté l’animation cette année aux côtés de Madeleine, est la preuve vivante des bienfaits des groupes de soutien. Personnellement atteinte du cancer, elle s’y rendait depuis déjà trois ans en tant que participante. Sa façon de faire et d’être a vite été remarquée par la vétérane.



« J’ai quand même une bonne connaissance, j’ai fait des cheminements personnels. J’ai des outils », laisse tomber Sylvie, en référence à divers événements du passé qui l’ont forgée.



Elle peut effectivement dire qu’elle a « côtoyé la mort », son fils étant décédé de la même maladie dans la jeune vingtaine. Sylvie se souvient du manque de ressources psychologiques dans les centres de soins de l’époque et de l’impression que son fils et elle étaient « laissés à eux-mêmes », ce que personne ne devrait vivre dorénavant selon elle.



« Si je peux être utile à des personnes qui sont atteintes comme moi, ça me rapporte autant à moi qu’à eux, donc je trouve que c’est une belle expérience. »



<h2>Pour les proches, aussi</h2>



Les endeuillés sont le domaine d’Yves-Olivier.



« Mon rôle, c’est d’intervenir avec la famille, afin que la famille permette à la personne de partir », explique-t-il.



Pour le bénévole, il s’agit, lors de séances offertes aux proches de mourants, d’enseigner d’abord à ne pas retenir l’être aimé pour qu’il quitte en douceur, puis à concilier avec l’absence. Son approche, tout aussi sensible que celle de ses collègues, demande une minutie particulière et une grande ouverture à l’autre. Il lui faut s’effacer complètement, pour un moment précis, et s’adapter aux besoins variés de la personne qui souffre devant lui. &nbsp;Yves-Olivier compare le deuil à une forme de désintoxication, qui entraîne une gamme d’émotions qu’un humain n’est pas toujours prêt à vivre.



« C’est de comprendre la douleur des personnes qui n’est pas toujours évident, autant chez le mourant que l’endeuillé. L’endeuillé, lui, va vivre beaucoup de remords et se sent beaucoup abandonné. »



<h2>La force de Sercan</h2>



D’après Anne Lévesque, coordonnatrice des bénévoles et des transports médicaux, les bénévoles sont indispensables à l’organisme.



« On a des bénévoles remarquables dans leur globalité, dans leur approche de l’aide et dans leur curiosité envers les êtres humains qui vivent des situations. »



L’équipe de Sercan est en processus d’ouverture de groupes ouverts de soir.&nbsp; Pour l’instant, les rencontres individuelles et les groupes ouverts et fermés existants permettent de « vivre la vie jusqu’à la dernière goutte, au lieu de vivre la mort qui s’en vient », pour reprendre les mots de Madeleine. Le mieux-être psychologique, croient les bénévoles, ne peut qu’aider à atteindre le mieux-être physique.

La réalité des groupes de soutien, vue par les bénévoles de Sercan

En plus de proposer&nbsp;une méthode budgétaire simple, complète et efficace, les participants sont&nbsp;appelés à partager leurs expériences et à&nbsp;parfaire leurs connaissances sur&nbsp;différents sujets de consommation.



Une session de cours comporte trois&nbsp;rencontres en petit groupe. La prochaine session a lieu les mercredis 11&nbsp;octobre, 25 octobre et 8 novembre, de 18 h 30 à 21 h, à la Maison du citoyen&nbsp;de Saint-Eustache (184, rue Saint-Eustache). Le coût : 50 $ par personne ou&nbsp;75 $ par couple.&nbsp;



La signature du contrat de cours réserve votre place.&nbsp;Pour plus d&#8217;informations ou pour vous inscrire : 450-430-2228.&nbsp;

Gala Marc Pepper: l’humour au service de Sercan

« Magique »