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« Ce n’est pas dramatique d’être en zone inondable » – Benoît Charette

Photo tirée du site internet de la Coalition Avenir Québec –

Selon le ministre Benoit Charette, la nouvelle réglementation pour les zones inondables aura peu, voire même aucune incidence sur les assurances et les hypothèques des citoyens.

« Ce n’est pas dramatique d’être en zone inondable » – Benoît Charette

Publié le 08/11/2024

Le projet de modernisation des règles pour les zones inondables continue de soulever un bon nombre de questionnements chez les citoyens et municipalités à risque de retrouver en zone inondable dès le printemps prochain.

En entrevue avec L’Éveil, le ministre l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), Benoit Charette, rappelle la pertinence de cette nouvelle réglementation et tente de calmer les fortes inquiétudes entendues dans les Basses-Laurentides.

La cartographie préliminaire fournie la Communauté préliminaire de Montréal a fait bondir le nombre de résidences à risque de se retrouver dans une zone inondable et le MELCCFP prévoit différentes catégories de risques, soit faible, modéré, élevée et très élevée.

« Il faut savoir que ça fait une quarantaine d’années qu’on a plusieurs milliers de maisons en zone inondable. [Ce sont] des maisons qui ont été achetées, vendues, revendues, construites, donc ce n’est pas dramatique d’être en zone inondable », croit M. Charette.

Plus de peur que de mal?

Alors que le projet de réglementation suscite des inquiétudes relatives au marché de l’immobilier, craignant ainsi des pertes financières qui pourraient en découler, le ministre considère qu’il y aura finalement moins de conséquences à ce niveau qu’on le croit: « Les compagnies d’assurances, au cours des dernières années, ont eu à rembourser pour des sommes colossales suite à des dommages liés aux changements climatiques. C’est une réalité qui va continuer à se développer au cours des prochaines années. »

« Donc les compagnies d’assurances n’ont pas besoin du gouvernement du Québec pour mesurer leurs risques dans les évaluations qu’elles font d’elles-mêmes, indépendamment de la modification que le gouvernement du Québec propose actuellement », ajoute-t-il.

D’une autre part, le ministre fait valoir que le marché des assurances et des hypothèques s’est déjà bien adapté aux enjeux liés aux inondations et des différents risques qui touchent les territoires : « Ces compagnies ont des cartes souvent bien plus à jour que celles du gouvernement du Québec ou celles des municipalités. Donc notre réglementation n’a pas d’incidences sur les décisions qui leur reviennent à ce niveau-là. »

À l’inverse, la qualification du risque des zones inondables serait, selon M. Charette, un bénéfice pour les propriétaires : « C’est une information qui doit être connue, pour que les gens sachent à quel risque ils sont exposés. »

Un cas particulier

Pour ce qui est de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, le ministre admet que la Ville se retrouve dans une situation particulière, mais non pas parce qu’elle possède une digue presque neuve de près de six mètres de haut et d’une longueur de plus de deux kilomètres. Le maire, François Robillard, a d’ailleurs insisté au cours des derniers mois sur la pertinence d’une nouvelle catégorie, soit la zone protégée par un ouvrage de protection contre les inondations (OPI).

Or Benoit Charette regrette que les citoyens de Sainte-Marthe-sur-le-Lac soient à risque de se retrouver en zone inondable parce que la Ville ne prendrait pas ses responsabilités à l’égard de l’entretien de digue : « Mais si ultimement, la Ville reconnaissait de façon officielle sa responsabilité au niveau de l’entretien de sa digue, les citoyens pourront bénéficier aussi de la cote la plus faible, puisqu’on aurait un ouvrage de protection contre les inondations officiellement reconnue. »

« Je suis très étonné des propos du ministre Charette, parce qu’on a signé pour devenir propriétaire de la digue. Alors je considère qu’on prend déjà l’entière responsabilité de l’infrastructure et de son entretien, soulève François Robillard. Je trouve dommage que le discours vise beaucoup les élus, alors que ce sont les citoyens qui sont directement touchés par le projet de règlement. »