Interrogé sur les récentes classes de francisation annulées, le directeur général du CSSMI, Roch-André Malo, a accepté d’expliquer plus en détails la décision entourant les 13 classes fermées.



« C&#8217;est un drame humain pour ces gens-là qui pensaient venir en francisation, dont un emploi est en jeu, le statut social de ces personnes-là au niveau de l&#8217;immigration peut jouer selon le niveau qu&#8217;ils ont atteint ou pas. Il n&#8217;y a personne qui a fait ça de gaieté de cœur », affirme-t-il.



<h2>Des règles imposées</h2>



Selon les règles budgétaires imposées (qui se distinguent du budget), le CSSMI devait composer avec un nombre maximal d’étudiants à temps plein, lequel a été fixé à 22 étudiants pour la rentrée automnale 2024.



« Nos règles budgétaires, ce qu&#8217;elles nous disaient, c&#8217;est qu&#8217;on n&#8217;avait pas le droit de déclarer plus de 22 étudiants en francisation à temps plein (ETP – équivalent temps plein). Et on avait 260 élèves inscrits. On n’a pas eu le choix d’agir », assure le directeur général du CSSMI.



« Et c’est bien à contrecoeur que l’on a coupé des postes, que l’on a fermé des groupes », insiste-t-il.



<h2>Certification en cause</h2>



En respectant le nombre de ETP permis, la CSSMI s’assure que tous les étudiants recevront une attestation reconnue. En dépassant le nombre ciblé, le CSSMI risquait gros.



« En fait, on nous a mis une limite sur ce que je pouvais déclarer en francisation, sans égard à l&#8217;argent que j&#8217;ai eu ou que je compte utiliser pour ça. Même si l’on s&#8217;était dit&nbsp;: « on va l&#8217;offrir le service, je vais prendre 2 millions de plus ailleurs, puis je vais l&#8217;offrir le service ». Mais si je ne peux pas déclarer ces élèves-là, Ils n&#8217;auront pas de certification », explique M. Malo.



Et pourquoi le budget alloué ne permettait-il pas plus d’étudiants? Parce que la photo ayant servi d’année cible est celle de 2020-2021. Or, le CSSMI a connu une forte croissance de demandes en francisation depuis.



Une croissance exponentielle, selon les propres termes de Roch-André Malo. « Mais ils sont revenus un certain nombre d&#8217;années en arrière pour atteindre leur cible et pour distribuer leurs ETP.»



« Est-ce qu&#8217;il y aura des ajustements? Parce qu&#8217;il y a quand même eu des modifications. Tout ça, on sait que c&#8217;est en discussion, en négociation. Ça chemine. Est-ce qu&#8217;on aura à un moment donné une bonne nouvelle et on va pouvoir rouvrir des groupes? Tout ce que je peux, c&#8217;est le souhaiter », conclut le directeur général du CSSMI. Le Centre de formation professionnelle de Saint-Eustache accueillait donc 48 élèves à la rentrée automnale dans ses classes de francisation pour une formation d’une demi-année, soit 24 élèves en équivalence d’une année et qui recevront une certification d’études

Cet événement, une initiative d’OSEntreprendre soutenue par Desjardins et le gouvernement du Québec, s&#8217;inscrit dans le cadre de la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat. L’objectif est d’inspirer les jeunes à entreprendre en leur offrant la possibilité de découvrir l&#8217;aventure humaine de l’entrepreneuriat à travers des conférences animées par des entrepreneurs locaux.



Dans les Laurentides, 138 conférences seront tenues pour inspirer environ 3 500 jeunes, qui rencontreront des entrepreneurs engagés, partageant leurs parcours et leur motivation pour encourager les élèves à réaliser leurs propres projets.



<h2>Quelques conférences dans la région des Laurentides :</h2>



11 novembre 2024 : Denis Dionne de Les services industriels ROBOT PRO inc., à l’École secondaire des Patriotes, Saint-Eustache.



15 novembre 2024 : Marc-André Cyr de Olympico, au Centre de formation générale des Cimes, Sainte-Adèle.



18 novembre 2024 : Ève Pomerleau de Mystique tatouage, au Centre multiservice, Sainte-Thérèse.



19 novembre 2024 : Urhiel Madran-Cyr de Fermette des herbes chouettes, à l’École Dansereau et Saint-Martin, Lachute.



Le Carrefour Jeunesse-Emploi Thérèse-De Blainville dirige l’événement, permettant aux jeunes de la région d’explorer des parcours inspirants et de découvrir les multiples opportunités qu’offre l’entrepreneuriat.

Semaine des entrepreneurs à l’école dans les Laurentides

Dans un entretien avec le Nord Info, Dominique Sauvé et Isabelle Dallaire, respectivement présidente et vice-présidente du SEBL, déplorent d’entrée de jeu les 27 postes d’enseignants ayant été coupés dans le cadre de la décision du CSSMI de fermer les 13 classes de francisation sur le territoire des Basses-Laurentides, soit six classes à Sainte-Thérèse et sept, à Saint-Eustache.



Selon Mme Sauvé, la surprise a été totale pour ces enseignants, qui venaient de choisir, dix jours auparavant, leurs groupes, pour lesquels on leur avait accordé un poste à temps plein pour l’année scolaire démarrant en septembre 2024. Le 16 août, voilà que les 27 enseignants de francisation apprennent la coupure de leur poste.



Si la plupart d’entre eux ont accepté de se tourner vers l’enseignement au primaire ou au secondaire, dix d’entre eux ont dû se tourner vers un autre type de tâches.



<h2>Décision irrecevable</h2>



Mais ce n’est pas ce qui choque le SEBL. « Pour nous, la problématique n’est pas tant que des enseignants ont perdu leur poste, mais qu’on se retrouve avec une décision gouvernementale et plein d’immigrants qui ne pourront pas apprendre le français », clame la présidente du Syndicat des enseignants des Basses-Laurentides.



« Ces gens-là avaient entrepris des démarches avec un projet de vie, un projet d’apprendre un métier en vue de s’installer au Québec », explique-t-elle.



« On envoie les immigrants en région où il y a des besoins en main-d’œuvre et on ne leur donne pas les moyens de s’intégrer.&nbsp; C’est ce qui inquiète les enseignants », martèle Mme Sauvé.



Celle-ci insiste sur le fait qu’il y avait au moins 250 noms sur la liste d’immigrants s’étant inscrit à l’une des classes en francisation et à temps plein.



<h2>Financement inadéquat</h2>



Évidemment que la question du financement est au cœur de la décision gouvernementale, souligne Mme Sauvé.



C’est que le financement n’a pas été à la hauteur des attentes et des besoins pour le maintien des classes. Les règles budgétaires ont été imposées en fonction du pourcentage de l’offre de services en francisation, basée sur l’année 2020-2021, selon ce qu’explique la présidente du SEBL.



Or, l’offre en francisation dans les Basses-Laurentides est toute récente. « En 2020-21, on avait deux enseignants pour une demie année. Avant, on n’en avait pas de classes de francisation. Et à partir de là (après 2021), on a eu 27 enseignants. »



Cette multiplication de classes en francisation a été faite en partenariat avec l’organisme ABL, un travail conjoint, souligne Dominique Sauvé.



Car certains organismes dispensent également des cours de français langue seconde. « Ce qu’on a compris dans nos discussions avec les organismes, c’est que ce ne sont pas les mêmes services et ils n’ont pas de gros moyens. Les organismes font ce qu’ils peuvent. »



<h2>Confusion du message</h2>



Ce qui revient à confirmer l’importance que le MIFI finance adéquatement les classes de francisation. Et il faut savoir que le ministère de l’Éducation dispense les services d’éducation mais que le financement de la francisation relève du MIFI.



Dans une entrevue qu’il a accordé à Patrick Lagacé le 19 septembre dernier, Jean-François Roberge, nouvellement ministre du MIFI, a affirmé que les budgets alloués pour la rentrée 2024 sont les mêmes que l’an dernier. Et Dominique Sauvé s’est étonnée d’entendre cela. « Alors comment ça se fait que le CSSMI doit composer avec moins d’argent ? », se demande Mme Sauvé.



Celle-ci rappelle que les classes à Sainte-Thérèse n’ont pourtant ouvert l’an dernier, en complément au Centre de formation continu des Patriotes, à Saint-Eustache.



Les syndicalistes se demandent comment une telle situation est possible. « On avait les ressources, les locaux ainsi que l’expertise et les enseignants pour accueillir ces étudiants. Et on a prévu ça en août. »



Et puis, les deux syndicalistes reprochent au MIFI la discordance de son discours dans le contexte des coupures actuelles. « Y’a un beau plan stratégique (du ministère de l’immigration) y’a plein de beaux enjeux où le ministre nous parle d’envoyer les immigrants là où y’a des besoins », conclut Mme Sauvé.

«On n’a pas eu le choix d’agir» – Roch-André Malo, CSSMI

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