Président d’entreprise: Travailler partout et nulle part à la fois

La présidence d’entreprise n’est pas toujours facile à comprendre. De l’extérieur, le rôle est plutôt nébuleux quant aux tâches qui sont accordées à ce poste. Steeve Lavoie, président de Bell Textron, a accepté d’ouvrir les portes de son bureau pour nous expliquer son quotidien.

Président depuis avril 2019, M. Lavoie se veut être près de ses employés, peu importe leur poste dans l’entreprise. « J’arrive relativement tôt le matin, avant les rencontres. Et ce que je fais, c’est que je marche le plancher. Je vais voir les gens, parler avec eux, savoir les enjeux de la semaine, etc. », affirme-t-il.

Pour lui, la communication est plus importante que la hiérarchie. Si un employé sent le besoin de venir lui parler, il n’en voit aucun problème. « Ici, on a une politique de porte ouverte. Si quelqu’un veut me parler, il vient me parler et il n’a pas à se justifier à son supérieur », soutient le président d’entreprise.

Son quotidien…

Ainsi, sa journée au bureau peut commencer vers 7 h, moment où il prépare sa journée et visualise les événements à venir avant d’aller se promener dans l’usine. Des rencontres par petits groupes d’employés sont faites à partir de 8 h. C’est un 15 minutes pendant lequel il reçoit les enjeux de chacun des secteurs.

M. Lavoie prend parfois le temps d’assister à plusieurs d’entre-elles, histoire de prendre le pouls. « Ils amènent les points qu’ils veulent partager ou pour lesquels ils ont besoin d’un coup de main », explique-t-il. Cette rencontre se fait debout afin de garder les employés attentifs et dynamiques.

Celle qui se trouve à son horaire commence à 9 h 30. Elle réunit les directeurs de tous les départements, autant à Mirabel qu’ailleurs. « On est 16 dans la salle et toutes les fonctions sont représentées sans exception », spécifie-t-il. L’idée est de s’informer et prendre des mesures. La prise de décision pour des solutions se fait plutôt dans d’autres rencontres dans la journée.

Par la suite, les rencontres s’enchaînent, parfois avec le siège social, parfois avec d’autres employés. « C’est beaucoup des rencontres. J’ai une gouvernance assez complète et je m’assure de toucher tous les sujets une fois par semaine ou par mois », ajoute M. Lavoie.

Il trouve également important de s’assurer de mettre de l’avant tout un chacun. Ainsi les employés se sentent appréciés et ont tendance à mieux s’attacher à l’entreprise. « On a un taux de rétention de deux fois supérieur à la moyenne. Pour nous, c’est la concrétisation de toutes les démarches qu’on a faites », affirme-t-il. Il souligne d’ailleurs que la volonté de la majorité des gens sur le marché du travail cherche d’abord et avant tout le bonheur, un enjeu que l’entreprise prend au sérieux.

Notons d’ailleurs que la pénurie de main-d’œuvre se fait également sentir pour l’ensemble de l’entreprise, mais des associations avec université et cégep environnant aident à pourvoir les postes rapidement. Un système de référencement est également en place. « On crée beaucoup de formation sur mesure », rapporte le président de Bell Textron. Pour les formations dites techniques, comme assembleur, composite, électrique, etc. ; les partenariats scolaires aident beaucoup. « On les embauche, on les forme pendant trois mois et, après, ils viennent nous rejoindre ici », confirme-t-il.

Beaucoup de variété à l’horaire

Steeve Lavoie a des journées plus que variées. Il s’assure d’être le plus à l’écoute possible de ses employés, mais également des gens de l’extérieur de l’entreprise, afin de mieux établir les plans stratégiques.

« Je n’ai pas une journée type. Certaines semaines vont ressembler à certaines choses, mais évoluer selon la saison », souligne M. Lavoie. Malgré tout, il sait que son travail n’arrête jamais vraiment. En rentrant chez lui le soir, il a conscience des courriels non lus qui sont encore dans sa boîte de message. Il se fait donc un devoir d’y avoir tout répondu dans la semaine.

En bref, son travail consiste à coordonner l’entreprise, s’assurer que tous ont les mêmes informations et que le siège social soit également au courant de tout.