Ce projet, financé par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, a été mis en oeuvre par trois centres-conseils en emploi de la région : le Centre d’intégration en emploi Laurentides, CIBLE-EMPLOI et Zone Emploi d’Antoine-Labelle. La firme de sondage Léger ainsi que Diane-Gabrielle Tremblay, professeure à l’École des sciences de l’administration de la TELUQ et spécialiste en gestion des ressources humaines et en socio-économie du travail, ont aussi collaboré au projet.
Trois catégories de personnes ont été sondées via un questionnaire en ligne : les individus en emploi, les gens sans emploi et/ou en recherche d’emploi ainsi que les retraités. Deux groupes de discussion ont aussi été réalisés afin d’approfondir certains aspects identifiés lors des sondages.
« Le taux de chômage dans notre région est parmi les plus bas au Québec. Nous voulons faire notre part pour mobiliser tous les bassins de main-d’oeuvre disponibles, notamment les personnes qui approchent l’âge de la retraite et ceux qui ne sont plus actifs sur le marché du travail. Pour mettre en place des actions qui auront un réel impact, il faut toutefois connaître les raisons qui motivent les travailleurs expérimentés à quitter, demeurer ou revenir sur le marché du travail », souligne Amélie Gaumond, directrice générale des opérations chez CIBLE-EMPLOI.
Principales conclusions
Selon le rapport Léger, 86 % des retraités estiment qu’il est improbable qu’ils retournent sur le marché du travail. Les principales raisons évoquées étaient les suivantes : l’absence de la nécessité financière, des motifs personnels qui font en sorte que le travail n’est plus une priorité (ex. : problèmes de santé, petits-enfants, proche aidance, etc.) ainsi que la présence d’une surcharge et de fatigue.
« Le sondage nous a permis de confirmer qu’il est beaucoup plus difficile de ramener les retraités sur le marché du travail que d’inciter les travailleurs expérimentés à retarder leur départ à la retraite. Il faudra être proactif! », ajoute Barbara Fillion, directrice adjointe au Centre d’intégration en emploi Laurentides.
En effet, 37 % des répondants non retraités considèrent qu’il est probable qu’ils prolongent leur carrière après l’âge prévu de leur retraite. Les pratiques qui pourraient les inciter à prolonger leur vie active sur le marché du travail sont les suivantes : pouvoir travailler certaines périodes de l’année seulement, bénéficier d’une rémunération adaptée à leur expérience, recevoir un incitatif fiscal, avoir un horaire de travail flexible ou encore pouvoir travailler à temps partiel.
« La majorité des travailleurs expérimentés prendront leur retraite et nos actions ne pourront pas influencer leur décision. Toutefois, le sondage nous a permis de réaliser que le quart des retraités auraient été intéressés à prolonger leur carrière si les pratiques de leur employeur avaient été favorables. Nous croyons donc qu’il serait souhaitable de sensibiliser et d’informer les parties prenantes afin d’agir en amont de la retraite », mentionne David Bolduc, directeur général de Zone Emploi d’Antoine-Labelle.
Le sondage a d’ailleurs révélé que la majorité des travailleurs expérimentés qui sont toujours actifs sur le marché du travail ne souhaitent pas prolonger leur carrière, et ce, pour diverses raisons : 43 % ont des projets en tête ou désirent être avec leur conjoint retraité; 32 % ne désirent tout simplement plus travailler; 25 % peuvent financièrement se permettre de ne plus travailler; 14 % considèrent que le gain financier ne serait pas assez élevé et 10 % mentionnent que les pratiques de leur employeur ne favorisent pas une pré-retraite.
Des initiatives à surveiller
Fiers de leur partenariat, le Centre d’intégration en emploi Laurentides, CIBLE-EMPLOI et Zone Emploi d’Antoine-Labelle prévoient mettre en oeuvre une série d’initiatives qui favoriseront le prolongement de la carrière des travailleurs expérimentés dans une perspective de conciliation travail-retraite.
Rappelons que CIBLE-EMPLOI, le Centre d’intégration en emploi Laurentides, et Zone Emploi d’Antoine-Labelle sont trois centres-conseils en emploi spécialisés notamment dans l’employabilité des travailleurs d’expérience. Ils sont ancrés respectivement dans les Basses-Laurentides, le Coeur-des-Laurentides et les Hautes-Laurentides.
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