Les entreprises de la région se développent à grande vitesse. Un organisme comme CAE Rive-Nord essaie d’en garder une vision la plus complète possible. Mais comment stimuler ce développement au niveau économique ? Avec quelles initiatives ?



« Notre mission c’est vraiment d’accompagner les entreprises dans leur croissance, soit par de l’aide technique ou du financement. C’est aussi de répondre à différents enjeux de notre territoire auxquels font face les entrepreneurs », souligne Marie-Pierre Guindon, directrice générale du CAE Rive-Nord. Des conférences et autres activités sont ainsi organisées selon les besoins.



Principalement, le CAE voit beaucoup d’impacts quant à la pénurie de main-d’œuvre. Non seulement il est difficile d’accueillir des employés qualifiés, mais les garder à long terme est également un défi. « On travaille beaucoup avec les ressources humaines dans les entreprises&nbsp;: comment rendre les employés heureux et être à leur écoute », explique Mme&nbsp;Guindon.



La diversification d’activités est également sur la table. Plusieurs entrepreneurs demandent de l’aide depuis la pandémie afin de pallier à des faiblesses, comme la présence sur le web, par exemple. « On organise des activités pour les aider à se mettre en ligne ou comment gonfler leur impact », confirme-t-elle, mentionnant donner des astuces sur la manière de ressortir plus facilement sur les moteurs de recherches.



D’une région à l’autre, les défis sont très similaires. Bien que les secteurs d’activités soient proportionnés différemment, les enjeux sont généralisés.



Récupérer le plastique



Notons également l’engagement du CAE dans le développement durable de la région. En effet, l’organisme appui Synergie Économique Laurentides dans le projet d’économie circulaire, entre autres basé sur le recyclage de divers plastiques. « Ça a commencé avec les plastiques à bateau, mais là on se dirige vers la restauration, l’aéronautique et les concessionnaires », explique la directrice générale du CAE.



Le programme Virage vert a permis de faire plusieurs études au sein même des entreprises, donnant une vision pour nette de la situation. « On voit qu’il y a un gros changement, et même un pas, qui est entrepris de plus en plus par les entreprises pour améliorer les effets écoénergétiques », souligne Mme&nbsp;Guindon. Elle mentionne d’ailleurs que le milieu agricole est particulièrement impliqué sur cette voie.



La prochaine année s’annonce bien remplie pour le CAE qui souhaite faire un inventaire des entreprises de la région. L’idée est de mieux pouvoir guider ces dernières dans l’économie circulaire qui se met en place.

En effet, le ministre a su faire fi des rumeurs de démission qui lui collent à la peau depuis quelques jours et s’est présenté de belle humeur à l’événement de la CCI2M. Pierre Fitzgibbon a souligné d’entrée de jeu l’importance de tels rassemblements pour lui et le gouvernement : « Le succès économique du Québec, ça passe par vous. Ça part de vos projets [… ] Il est facile de faire des politiques à Québec, mais si tu t’éloignes du terrain, souvent, tu t’éloignes des enjeux ».



Saluant au passage des entreprises créatrices de richesse pour la région comme EMD Technologies, Système de câblage Canada et Nova Bus; il a aussi souligné l’apport important de services économiques régionaux tel que le Service de développement économique qui a remplacé les CLD, et IDÉ Saint-Eustache qu’il décrit comme des partenaires dynamiques, reconnus tant au niveau régional que national. Le nouveau quartier d’affaires de l’Innoparc Albatros, s’est aussi attiré les louanges du ministre, qu’il juge basé sur une belle vision de développement durable.



Avec son collègue Benoît Charrette présent, le ministre Fitzgibbon a qualifié les objectifs environnementaux de celui-ci d’ambitieux et agressifs, tout en cherchant à déconstruire l’idée que l’économie et l’environnement font rarement bon ménage : « Il est faux de dire que l’économie est en porte-à-faux avec l’environnement. J’ai de très bonnes relations avec Benoît et on démontre, au gouvernement, que l’environnement et l’économie vont très bien ensemble ».



Le ministre Fitzgibbon a bien sûr profité de son passage à l’Imperia de Saint-Eustache pour vanter les réalisations du gouvernement en matière d’innovation et de développement économique, mais surtout, d’accompagnement offert aux entreprises. La volonté du gouvernement Legault est de faire en sorte que chaque entreprise puisse avoir accès au meilleur accompagnement possible selon le ministre. C’est pourquoi à partir de 2020, Investissement Québec a vu son rôle bonifié en matière de financement, d’accompagnement technologique, de soutien à l’exportation ainsi qu’en service conseil au niveau environnemental.



Outre l’objectif éternel de réduire l’écart économique avec l’Ontario, le ministre a mis en lumière l’ambition dugouvernement de faire du Québec un chef de file en innovation. Le secteur aéronautique, l’installation d’unepremière aluminerie verte, ainsi que l’arrivée de l’ordinateur quantique d’IBM : Quantum System one ont été cités en exemple.



La période de questions a permis aux invités de s’adresser directement au ministre par rapport aux enjeux touchant leur entreprise, leur organisme ou leur ville. Qu’il s’agisse de projets à haute valeur technologique (implantation de taxis autonomes), d’éducation et de formation (comment arrimer les secteurs innovants au cadre éducatif actuel), ou de transport en commun structurant.



À ce sujet, François Robillard, maire de Ste-Marthe demandait si le Gouvernement tenait compte, non seulement des coûts reliés au développement du réseau de transport en commun, mais également des gains de productivité qu’il y a à réduire les heures de déplacements de sa population. Enréponse, Pierre Fitzgibbon s’est référé à la création de l’agence de Mobilité Infra Québec, qui n’en est qu’au stade de projet de loi pour l’instant.



Présenté par Nova Bus, l’événement réunissait à l’hôtel Imperia, en plus d’un parterre de membres et d’invités de la CCI2M, le ministre de l’Environnement du Québec, Benoît Charrette, le maire de Saint Eustache, Pierre Charron, Marc Bourcier, le maire de Saint-Jérôme et François Robillard, le maire de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, ainsi que le député de Rivière-des-Mille-Îles, Luc Désilets.



En conclusion, même si certaines questions sont restées sans réponse, l’événement a tout de même permisaux acteurs économiques de la région d’entendre les orientations stratégiques du gouvernement, tout en permettant à ce dernier de se montrer à l’écoute des préoccupations locales et régionales.

Dîner politique avec Pierre Fitzgibbon

L’économie de l’ensemble des Basses-Laurentides est en effervescence. De nombreuses entreprises viennent s’y installer, afin de bénéficier du bassin de travailleurs et de l’espace disponible.



Synergie Économique Laurentides voit cependant la possibilité d’aller plus loin et de faire bénéficier à chacun en mettant l’économie circulaire de l’avant. « C’est la première entente sectorielle portée par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE). Les Laurentides ouvrent le bal. C’est un privilège pour nous », souligne Vincent Lusignan, directeur général de l’organisme. Il explique d’ailleurs la fierté que l’organisme laurentien en soit le maître d’œuvre.



En janvier dernier, une entente sectorielle a été annoncée, annonçant la collaboration des MRC de la région et des ministères. « Tout le monde autour de la table s’entend pour dire qu’il faut se mobiliser pour une problématique et un enjeu spécifique. Ici, c’est l’économie circulaire », explique le directeur général.



Ce que cela signifie, c’est que les produits et matériaux seront recyclés au maximum. « C’est à l’inverse de l’économie linéaire qui est d’acheter, consommer et jeter », ajoute M.&nbsp;Lusignan. La matière est donc en circulation le plus longtemps possible. Cela permet entre autres de réduire la quantité de déchets. Il faut également noter que plusieurs stratégies suivent ce modèle, dont le recyclage, la réutilisation de ressources — comme les friperies — etc.



Un pas à la fois



Trois étapes sont prévues dans l’ensemble du plan. Un portrait des Laurentides doit d’abord être fait afin de mieux élaborer un plan d’action. La mise en place en sera d’autant plus facile en connaissant les force et faiblesse de la région. « Les montants annoncés sont pour l’ensemble de ces trois étapes », souligne le directeur, à propos du 821 497&nbsp;$ remis par le gouvernement.



Plus de 200&nbsp;répondants ont participé au sondage des derniers mois, apportant déjà une bonne vision de l’état des choses. « Maintenant, on tombe dans une phase de consultations pour des créneaux spécifiques qui ont été identifiés, comme l’industrie de la construction, manufacturière, etc. », continue-t-il. Selon Synergie Économique Laurentides, ceux-ci sont des cas particuliers à traiter. Des consultations plus pointues seront donc organisées pour avoir de meilleures réflexions et, par le fait même, de meilleures solutions.



Ce sont les entreprises qui bénéficieront le plus de l’entente. « Ça ne veut pas dire que le rayon d’action ne sera pas plus large », rappelle Vincent Lusignan.



L’entente devra être renouvelée dans trois ans. L’organisme croit pouvoir continuer encore plus longtemps son travail sur le terrain. « Être positionné ainsi, c’est une reconnaissance de la compétence de Synergie économique Laurentides et de la confiance que les partenaires ont envers l’organisation », conclut-il.

CAE Rive-Nord: Travailler sur les enjeux régionaux