Le duo Team White était de passage au Collège Lionel-Groulx, le mercredi 3 avril, alors qu’on y tenait une journée de promotion des saines habitudes de vie. Ils y rencontraient notamment les membres des troupes de danse du Collège, Lionel Danse et District-Legacy, à qui ils ont donné une classe ouverte au Carrefour étudiant, un exercice pour le moins impressionnant, du moins pour l’observateur profane qui ne savait pas qu’on pouvait intégrer aussi rapidement une chorégraphie non dénuée de complexité.
Découvrir son style
«On avait affaire à des gens qui savent déjà danser» , nuançait Alexandre qui, tout professeur de danse qu’il est, au même titre que sa sœur, s’efforce toujours de proposer à ses élèves des mouvements qui ne sont jamais trop faciles ni trop compliqués, de là la facilité déconcertante avec laquelle les troupes du Collège ont accueilli la proposition, non sans avoir sué un bon coup, soit dit en passant.
«En premier lieu, ça apporte une bonne dose d’activité physique» , de dire Alexandre, à propos de ces ateliers qui sont aussi, ajoutait sa sœur, une bonne occasion d’apprendre d’autres types de mouvements. «Quand tu passes beaucoup de temps avec le même prof, tu apprends à bouger comme lui. En apprenant avec d’autres, tu découvres des manières différentes de danser, donc à découvrir ce que tu aimes et à développer ton propre style» , exprimait Katerine.
Celui de Team White, a-t-on pu observer dans le cadre de l’émission Révolution, met notamment l’accent sur la théâtralité, sur la construction d’un langage narratif qui utilise des accessoires divers au maximum de leurs possibilités. «C’est important, pour Katerine et moi, de raconter une histoire, de mettre des émotions sur nos mouvements, de livrer un message, de s’exprimer. À la base, c’est la raison d’être de ce que nous faisons» , acquiesce Alexandre en ajoutant que le duo est toujours en quête d’originalité.
«Nous rions beaucoup en créant» , ajoute Katerine, pour qui le plaisir est un autre élément à la base du succès de Team White, qui sait aussi bien gérer l’élément de surprise, un aspect qui a joué gros dans la victoire qu’ils ont décrochée à Révolution, un concours qu’ils estiment excessivement relevé. «Nos adversaires étaient très talentueux. Nous avons travaillé fort et nous sommes très fiers d’avoir gagné» , reprend Alexandre.
Pour Katerine, ce succès repose aussi sur la capacité de s’autoévaluer. «Nous connaissons nos forces et nous avons su miser sur ce que nous faisons le mieux» , dit-elle. En fait, dira son frère, le plus difficile demeure le choix de la chanson sur laquelle reposera la chorégraphie. «Tout part de là. C’est la chanson et le message qu’elle porte qui feront naître la chorégraphie» , souligne Alexandre.
Issus du ballet classique (Katerine) et de la danse urbaine (Alexandre), le frère et la sœur, aux yeux des observateurs spécialisés, sont parvenus à marier parfaitement ces deux langages, ce qu’ils arrivent difficilement à définir eux-mêmes. En fait, ils arrivent mieux à dire ce que ça n’est pas. «Ce n’est pas du hip-hop, ce n’est pas du ballet, ce n’est pas du contemporain. C’est notre style à nous» , résume Alexandre. En fait, tous deux s’entendent pour dire qu’ils ont pris ce qu’ils aimaient de ces deux univers pour créer un langage propre à Team White. «Pour faire un bon numéro, il faut que l’intention soit claire dès le départ, soumet Katerine. Même quand ce n’est pas nécessairement facile à décoder, si on s’entend sur la couleur et l’émotion qu’il faut donner, le numéro sera bien reçu.»
Au programme: école, cirque et télé
Depuis leur victoire à Révolution, Katerine et Alexandre investissent toutes leurs énergies dans leur école blainvilloise, une succursale du Studio Shake fondé par leur mère dans les Laurentides. C’est d’ailleurs ce qu’ils faisaient au moment de s’inscrire à ce concours télévisé qui leur a pris un peu plus de temps qu’ils avaient prévu.
Par ailleurs, ils mettront bientôt le cap sur Andorre, en Europe, où le Cirque du Soleil requiert leur signature chorégraphique dans le cadre du spectacle Rebelle. Ils seront également de la deuxième mouture de l’émission Révolution, où ils agiront à titre d’accompagnateurs au service des prochains participants. «Le fait d’avoir gagné nous a donné énormément de confiance. On réalise aussi que ça a donné le goût de danser à beaucoup de jeunes. Nous avons un style accessible qui permet ça» , pensent le frère et la sœur.
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