Troisième volet du ClimatologueAinsi en est-il de ce troisième volet du quadriptyque Le Climatologue, joliment appelé Flora, que le pianiste et compositeur blainvillois vient de lancer dans la stratosphère et qui, à la manière d’un Vivaldi du XXIe siècle, suit le cycle des saisons en s’attardant cette fois au printemps. «C’est plus doux, naïf, minimaliste, à l’image d’un bourgeon qui laisse place à la fleur», dit-il, à propos de ce micro album qui contient quatre titres.
Une respiration
Et on ne peut que lui donner raison. Cette musique impressionniste qu’il nous sert en improvisant est toujours empreinte de la même douceur et marque encore le temps, comme un métronome, comme une respiration, celle d’un artiste qui s’installe devant le paysage et qui, en même temps que la nature, prend aussi le pouls de ses semblables. C’est le concept même du Climatologue : s’imprégner de tout ce qui vit et le restituer par le truchement des saisons.
Or, à travers quatre courtes pièces (Chrysalide, Mauve, Migration et Flora) Mathieu Bourret nous donne à ressentir la vie, ou plutôt son frémissement au sortir de la torpeur, jusqu’à l’imperceptible élan du papillon. C’est beau et apaisant. D’une grandiloquence retenue.
Et la structure de chaque pièce, si vous avez suivi le processus, vous paraîtra familière. Un motif qui se répète et qu’on prend bien le temps d’installer. Rien ne sert de courir. Ensuite, on bricole avec de la dentelle des mélodies qu’on fait surgir ici et là, sans crier gare. À la manière d’un faune qui viendrait vous surprendre avec sa flûte avant de s’évanouir dans la forêt. On se sent observé.
Question de cohérence
Voyez, c’est une musique qu’on écoute en laissant venir les images. On les choisit. Là où certains verront s’agiter la transhumance papillonneuse, d’autres imagineront le ruisseau qui, libéré des entraves de l’hiver, court en abolissant les anfractuosités du sol. Ou, comme le suggère le compositeur lui-même, le bourgeon qui laisse place à la fleur. Pour autant qu’on se connecte à la bonne saison.
Nous disions Vivaldi, c’était pour l’allusion aux Quatre Saisons. C’est plutôt du côté de Fauré, Satie, Ravel ou Debussy (dans ces eaux-là, bien qu’épurées) qu’il faudrait regarder, même si toute comparaison demeure boiteuse. Reste que d’un album à l’autre, après Léonides, Taïga et maintenant Flora, Mathieu Bourret confirme chaque fois son grand talent et toute la cohérence de sa démarche. Sachez que le cycle du Climatologue s’achèvera en juillet, avec un autre micro album aux couleurs estivales.
Pour mieux connaître l’artiste et ses autres projets musicaux, une visite de son site Web est recommandée : [www.mathieubourretpianiste.com].
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Blainville
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Mathieu Bourret
Le Climatologue
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Flora