Il y a d’abord eu ce film réalisé par Julie Taymor, en 2007, alors qu’on avait bâti une histoire en s’inspirant des personnages peuplant une trentaine de chansons des Beatles, voilà que la chose sera bientôt portée à la scène, au Théâtre Lionel-Groulx, dans une adaptation de Carolyne Mailhot.
Diplômée du Collège Lionel-Groulx en théâtre musical, en 2010, cette dernière mène une carrière professionnelle bien remplie et signe également la mise en scène de ce spectacle qui sera présenté les 11, 12 et 13 janvier. Elle reprend en cela le flambeau tendu par Guillaume Turcotte, qui pilotait jusque-là ces productions de début d’année parrainées par le service Socioculturel de l’institution thérésienne et impliquant des étudiants provenant des différents programmes qu’on y dispense, certains expérimentant la chose pour la première fois de leur vie.
Le public qui a suivi ces productions, depuis 1999, sait qu’elles sont toujours très relevées et c’est avec une émotion bien palpable que la metteure en scène présentait son projet, en entrevue.
L’essence du film
«C’est un rêve que je chouchoutais depuis longtemps» , dit-elle, d’autant plus que les chansons contenues dans Across the Universe demeurent un exercice particulièrement intéressant pour les étudiants du département de musique qui prennent part au spectacle (c’est inscrit au cursus, d’ailleurs).
En amont, Carolyne Mailhot s’est d’abord appliquée à l’adaptation du scénario produit par le tandem Dick Clement et Ian La Frenais, qui campe l’action dans les années 1960 et 1970, d’abord à Liverpool puis à New York, dans le contexte tumultueux des mouvements pacifiques, des révolutions culturelles et des émeutes raciales.
«Tout a été fait avec le souci de respecter l’essence du film» , de dire cette dernière, signalant au passage qu’il aura fallu suppléer les effets spectaculaires du cinéma par une quête de vérité. «C’était le véritable défi. Particulièrement dans les scènes de guerre qui seront amenées par la suggestion et la poésie» , dit-elle, ajoutant que, par sa nature, elle a insufflé un peu d’humour à l’ensemble, question d’offrir au public quelques occasions de ventiler.
Le texte posait également le défi des accents, de la différence entre l’anglais britannique et celui qu’on parle aux États-Unis. N’ayez crainte, l’adaptation de Carolyne Mailhot est bel et bien en français, une langue qui aura une résonance toute québécoise chez nos voisins du Sud, alors qu’on a opté pour un français normatif en ce qui concerne les personnages issus du Royaume-Uni. Bien entendu, on n’a pas touché aux chansons.
Travail d’équipe
À cet effet, Carolyne Mailhot a dû également plonger dans ce vaste univers qu’elle connaissait comme vous et moi, c’est-à-dire sans être une spécialiste de la chose, des recherches qui lui ont permis de situer le répertoire des Fab Four dans leur contexte social et historique. «Leur impact sur le plan social est encore perceptible aujourd’hui. Les textes et la musique des Beatles touchent encore les jeunes. Ceux qui participent au spectacle y sont très sensibles. C’est beau de voir leur implication dans ce projet. Ils y croient tellement» , dit-elle, se rappelant l’expérience qu’elle a elle-même vécue dans le même contexte, il y a dix ans, quand elle a tenu le rôle de Nala dans Le Roi Lion, un exercice, dit-elle, qui l’aura à la fois définie comme femme et comme artiste. «Je veux leur faire vivre la même chose, leur inculquer la valeur du travail d’équipe. Je veux leur faire vivre la même expérience que chez les professionnels. La chimie, c’est ce que le public ressentira le plus» , dit-elle.
Aux 28 interprètes (dont quatre professionnels) et cinq musiciens de Across the Universe, s’ajoute une équipe de conception (décors, costumes, éclairages, chorégraphies) qui travaille sur cette production depuis le mois de mai.
Le cachet de l’époque
L’action se déroulera dans une multiplicité de lieux qui seront suggérés par l’utilisation, sur une scène nue, de trois arches modulables qu’on déplacera au besoin, et pas n’importe comment puisque tout sera chorégraphié. Chacune de ces structures sera utilisée au maximum, c’est-à-dire qu’on jouera autour et en dessous, tout comme on se hissera à la surface au moyen d’échelles. Les éclairages préciseront les ambiances et il importe de préciser qu’à ce niveau, et même en ce qui concerne la sonorisation, on travaillera avec des équipements (ou leur équivalent) des années 1960 et 1970, histoire de préserver le cachet de l’époque.
Trois représentations de Across the Universe sont prévues au Théâtre Lionel-Groulx, les 11 et 12 janvier à 20 h, de même que le 13 janvier à 14 h. Dans le hall d’entrée, le public aura préalablement pu admirer les travaux des étudiants en arts plastiques, invités à produire une œuvre en s’inspirant d’une chanson des Beatles et des techniques de l’époque. Billets en vente au Cabaret BMO, 57, rue Turgeon à Sainte-Thérèse. Information: 450 434-4006.
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