Le Conseil des Arts et le Service des arts et de la culture de Saint-Eustache, qui leur offre tout le soutien qu’une Ville peut offrir (beaucoup d’artistes l’ont d’ailleurs souligné) aime aussi leur lancer des fleurs, et ce sont huit prix qui ont été remis, lors d’un gala qui se tenait au Centre d’art La petite église, le mercredi 22 janvier.
Des prix hommages
Animé par le conseiller municipal Raymond Tessier, qui porte toujours aussi fièrement son chapeau de responsable des dossiers culturels, ce premier gala affichait sept catégories, mais c’est par la remise d’un prix supplémentaire appelé Bâtisseur de culture qu’on a fait culminer la chose, en couronnant de la sorte le directeur du Service des arts et de la culture de Saint-Eustache, Jacques Langlois, lequel prendra sa retraite au cours de l’année à venir.
À l’emploi de la municipalité depuis plus de 30 ans, Jacques Langlois a vu naître le Service des arts et de la culture, l’a fait cheminer et s’émanciper, a-t-on dit à son sujet. On lui reconnaît également d’avoir été l’un des responsables de la vocation du Centre d’art La petite église comme lieu de diffusion pluridisciplinaire, également ouvert aux artistes de la relève et aux organismes locaux. Retenu à l’extérieur dans des circonstances exceptionnelles, Jacques Langlois ne pouvait être présent pour accepter son prix.
Le prix Hommage était par ailleurs décerné à Francine Mondou, enseignante et organiste classique de métier, elle qui a fondé le Centre de musique Francine Mondou, en 1987, une institution qui a accueilli jusqu’à 500 élèves par semaine. Mme Mondou a dirigé son entreprise pendant 30 ans avant d’obtenir la gérance d’un magasin d’instruments opérant sous la bannière Long & McQuade, toujours à Saint-Eustache. Ce prix Hommage venait alors souligner 43 années d’engagement, à titre d’enseignante et de femme d’affaires, au service des musiciens de la région. «Il y avait mon nom sur l’affiche, mais c’était un travail d’équipe» , exprimait humblement Mme Mondou, en recevant ce prix qu’elle considère comme un grand honneur.
Un prix Spécial était remis à la poétesse Mariette Théberge, qui a fait danser les mots sur le tard, sur le canevas d’un mal-être qu’elle a su conjurer dans l’écriture. Depuis 2015, elle publié quatre recueils, les deux derniers également gravés sur disque, de sorte qu’on peut l’entendre réciter sa poésie sur fond musical. Au micro des Semeurs de culture, Mme Théberge a évoqué ce mal de vivre qui l’affligeait, mais également les deux cancers qu’elle a combattus. «Je n’ai pas lâché. J’avais trois beaux enfants que je ne voulais pas abandonner» , a-t-elle soufflé. Membre de l’organisme Toulèsarts, la poétesse y a trouvé de nombreux supports, mais elle a voulu souligner tout particulièrement celui de Claudine Thibodeau et Diane Boudreau, deux personnes, dira-t-elle, qui ont cru en elle avant qu’elle n’apprenne elle-même à le faire.
Arts visuels, Arts de la scène, lettres, événement régional, bénévolat
C’est l’artiste peintre Annie Artsy, laquelle produit une œuvre portant sur la féminité décomplexée, par opposition à une vision fantasmée de la femme, qui a remporté le prix rattaché à la catégorie Arts visuels.
En Arts de la scène, la palme est allée à la compagnie Les Fabulateurs qui, depuis 2012, produit des spectacles mêlant le théâtre et le conte, lesquels s’adressent aux enfants et à la famille, toujours en voguant sur l’imaginaire et l’absurde. Leurs productions tournent allègrement partout au Québec.
Dans la catégorie Lettres, Lucien Couture a été honoré pour avoir publié de nombreux livres, depuis qu’il a pris sa retraite, en 2007, dont la série romanesque L’Épervier noir, avec des histoires baignant dans le mystérieux et le fantastique.
C’est au Symposium des Patriotes qu’a été remis le prix rattaché à la catégorie Événement culturel à rayonnement régional. Créé en 2012, cet événement bisannuel accueille de nombreux artistes en arts visuels dans les jardins du manoir Globensky et tient des ateliers destinés à initier le jeune public. La prochaine édition aura lieu en mai prochain.
Enfin, le prix Bénévole de la culture a été décerné à Ernest Labelle, passionné de photographie, pour son implication auprès de la Société d’histoire régionale de Deux-Montagnes, à la Corporation du moulin Légaré, au Musée de Saint-Eustache et de ses Patriotes, au Conseil Arts et culture et au Comité des biens, des sites patrimoniaux et de la toponymie de la Ville de Saint-Eustache.
À noter que l’animation musicale de ce gala était assurée par le Grand Ensemble jazz de Saint-Eustache. L’événement était également ponctué par les prestations de la jeune danseuse Zaélie Charbonneau, et des membres de la Troupelle du Théâtre de la Petite comédie (TPC).
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