Mehdi Bousaidan ne fait pas les choses à moitié. À preuve, l’humoriste qu’on a vu poindre dès 2014, en finale de l’émission En route vers mon premier gala, a prévu pas moins de 95 dates pour le rodage de son premier spectacle solo intitulé Demain.
C’est au Centre d’art La petite église qu’il fera progresser la chose en votre compagnie, le vendredi 21 septembre. On en sera alors à une quarantaine de représentations.
«Actuellement, on travaille encore beaucoup sur le texte» , nous disait tout récemment l’artiste qu’on a d’abord connu pour son personnage favorisant l’approche clownesque dans une observation naïve et spontanée du monde ambiant, lequel a progressivement fait place au citoyen Mehdi qui se questionne désormais sur des sujets pour le moins sérieux. C’était avant une série de représentations qui s’est achevée à Sainte-Thérèse, vendredi dernier, et il se pourrait bien qu’un tout autre aspect du spectacle soit «à l’étude» , lors de cette étape eustachoise.
Partir de soi
«Dans ce spectacle, je tente de cerner les problèmes qu’on vit actuellement au Québec et sur le reste de la planète, de manière à trouver des solutions pour demain» , résume l’humoriste. De là le titre de cet opus qui ratisse aussi large que possible en abordant, par exemple, la question de la circulation des armes à feu en Amérique du Nord, les agressions sexuelles, la détérioration de la culture, le milieu carcéral… et aussi des sujets plus légers, mais toujours, n’ayez crainte, avec le souci de vous faire rire.
«En fait, je me plais à aborder des sujets qui ne sont pas drôles afin, justement, de les rendre drôles. C’est le défi que je me suis donné pour ce spectacle. C’est une nouvelle approche. C’est plus près de moi. D’ailleurs, c’est moi qui parle et non plus un personnage» , dit-il, tout en précisant que tout ce qu’il écrit tire son origine de situations ou d’expériences qu’il a lui-même vécues. Partir de soi pour se permettre de généraliser, voilà sa méthode. S’il se passe quelque chose à Toronto et qu’il souhaite en parler, il part pour Toronto respirer l’air ambiant. Toujours ce besoin d’être en connexion avec les lieux, avec son sujet.
Un spectacle-laboratoire
Il se pourrait bien, d’ailleurs, que son passage devant vous nourrisse la bête, d’autant plus que la chose s’annonce comme un spectacle en rodage, voire en mutation puisque l’humoriste définit l’exercice comme une sorte de laboratoire auquel le public est convié. «Je le dis dès le début: ce soir, vous travaillez avec moi. En fait, j’ai besoin d’eux pour construire ce spectacle-là. J’ai surtout besoin que le public soit honnête. Qu’il rit seulement si c’est drôle, sinon le processus sera biaisé» , exprime Mehdi Bousaidan, qui assure, de ce fait, que chacun des spectacles qu’il donnera tout au long de cet exercice de rodage sera exclusif.
«Et si je me donne autant d’occasions (95 dates, tout de même), c’est parce que je veux que le spectacle, en bout de ligne, soit parfaitement peaufiné. Je veux me donner du temps pour jouer dedans au maximum. Une fois qu’il sera fixé, ce sera plus difficile» , explique-t-il en évoquant tous les aspects techniques (son, éclairage, projections) qui, une fois installés, amènent un cadre qui souffre mal le changement.
Si vous souhaitez participer à l’aventure, d’être partie prenante, somme toute, de la création d’un spectacle d’humour, voilà une occasion qui est rarement offerte. Billetterie: Service des arts et de la culture, 275, rue Saint-Eustache, Saint-Eustache. Information : 450 974-ARTS (2787).
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