Le spectacle, qui s’adresse aux enfants de 3 à 10 ans, porte le titre À travers mes yeux. Il a été présenté une trentaine de fois à la Maison Théâtre, et avec succès, nous confirme Hélène Langevin, directrice artistique de Bouge de là, et tout à la fois créatrice et chorégraphe de cet objet scénique qu’elle a conçu, dit-elle, en empruntant le regard de l’enfant, de manière à s’offrir la possibilité d’explorer son univers.
Un ballon, des tissus, des sons
«Au départ, j’avais demandé aux danseurs de jouer des enfants. En cours de route, en intégrant les éléments du décor, les costumes et les accessoires, cette idée-là a évolué vers quelque chose de plus abstrait» , explique Hélène Langevin. Un ballon, par exemple, devient un objet dont on explore toutes les possibilités, une clé ouvrant au moins une porte sur l’imaginaire de l’enfant. D’autres objets, des jouets ou des tissus auront ce même rôle d’alerter les sens et d’activer l’énergie brute de la création. Dans les yeux de la chorégraphe, il importait alors de voir ce que chaque objet (qu’il soit mobile ou intégré au décor) pouvait générer comme mouvement.
«Je demandais à mes danseurs d’explorer la matière nouvelle que leur environnement leur offrait. On allait d’une découverte à l’autre dans une dynamique proprement ludique» , résume la chorégraphe en annonçant un spectacle lumineux qui fait du bien à tout le monde, adultes et enfants confondus.
Dans cet univers dépourvu de rationalité, où chaque mouvement en provoque un autre, Hélène Langevin dit avoir travaillé sur des environnements scénographiques et sonores (un plancher quadrillé, par exemple, dont les parties s’allument en générant des sons), exploré la forme ronde dans toutes ses déclinaisons possibles (bulles, yeux, notes de musique, etc.), joué avec les ombres, les miroirs, avec les réactions provoquées par les différentes couleurs, bref, À travers mes yeux se veut un spectacle tissé sur le canevas des réactions sensorielles générées par la découverte du monde, à hauteur d’enfant.
La nécessité de bouger
«L’enfant s’y reconnaît tout de suite. L’adulte qui l’accompagne reconnaît son enfant, mais il éprouve aussi le même plaisir que lui au jeu de la découverte» , résume Hélène Langevin quant aux réactions du public et aux commentaires qu’on lui formule. Plus est, À travers mes yeux deviendrait un incitatif à danser et à bouger, à basculer dans l’imaginaire.
En revenant à la maison, l’enfant comme l’adulte se prêteraient au jeu et trouveraient une nouvelle façon de s’amuser avec le contenu du coffre à jouets. La danse mène à cette forme de poésie qui n’a pas toujours besoin d’une trame narrative construite et essentiellement logique.
«L’enfant, de dire Hélène Langevin, a besoin de bouger. Il faut lui donner l’espace nécessaire pour explorer le mouvement. C’est comme ça qu’il va grandir, développer son agilité, qu’il va apprendre à connaître son corps, à en découvrir les forces et les limites. C’est pour ça qu’il y a toujours une relation privilégiée ente la danse et l’enfant. Ça ne s’adresse pas à l’intellect. C’est le corps qui parle au corps. Et quand le corps se développe, l’intellect se développe aussi.»
Ça peut passer par autre chose que la danse, mais c’est néanmoins le médium privilégié par Hélène Langevin qui adore les enfants, qui aime inventer des spectacles qui leur parleront, avec un langage qu’ils connaissent ou du moins qu’ils comprendront. «Venez, vous ne le regretterez pas» , promet-elle.
Pour accéder à la billetterie du Théâtre Lionel-Groulx, visitez le [http://odyscene.com].
MOTS-CLÉS
Sainte-Thérèse
Théâtre Lionel-Groulx
À travers mes yeux
spectacle de danse pour enfants
troupe Bouge de là
Hélène Langevin