Au cours d’un entretien avec la présidente du chœur, Claire Michaud, et sa directrice artistique, Sandra Penner, on a vite relevé le fait que ce morceau consistant, cette œuvre majeure de l’histoire musicale, s’était longuement fait attendre chez les Chanteurs de Lorraine qui ont pourtant l’habitude de se mesurer au grandiose.
«Je n’étais pas prête, avant» , exprime tout simplement Mme Penner, qui l’a pourtant chanté tellement de fois, au point de le connaître par cœur. «Le chœur a progressé, c’est sûr, mais en le chantant et en l’écoutant, on réalise aussi que ça demeure très accessible» , poursuit la directrice qui dirigera un ensemble de 46 choristes et 4 solistes soutenus par 7 musiciens (une base solide pour chanter cette œuvre, dit-elle encore).
«Les lignes ne sont pas nécessairement compliquées et sont faciles à apprendre pour chaque section du chœur» , enchaîne Sandra Penner, qui identifie comme principale difficulté la seule réputation de l’œuvre, qui peut sembler intimidante. L’autre, c’est de mettre tout ça ensemble, de s’assurer que tous ces chevauchements de lignes musicales qui jouent à saute-mouton soient bien coordonnés, ce qui fait dire à la directrice qu’il lui faudrait parfois huit bras. «La musique et les mathématiques sont très liées. Tout, dans Mozart, est très ordonné, mais c’est une joie à chanter. C’est tellement beau et mélodieux. Il y a des mouvements contemplatifs, aussi, pleins de douceur et de tendresse. Chaque mouvement est un petit bijou en lui-même» , exprime-t-elle.
Du mythe à la réalité
Pour la petite (ou la grande) histoire, la Messe de Requiem en ré mineur a été écrite par Mozart tout juste avant sa mort, en décembre 1791, le grand compositeur laissant tout de même une œuvre inachevée qui serait complétée en grande partie par son élève Xavier Süssmayer, qui avait eu le temps de recueillir les dernières recommandations du maître.
Plusieurs versions de cette histoire ont circulé, des mythes se sont créés et ont été colportés par la littérature et le cinéma, dont celui voulant que le rival Antonio Salieri ait en quelque sorte commandé lui-même le Requiem, via un intermédiaire anonyme, pour se l’approprier éventuellement après la mort de Mozart.
Les mythes, même déboulonnés, ont la vie dure, il demeure toutefois une certitude, c’est que ce Requiem est beau, grand et solennel. On le fera en entier, bien entendu, ce qui donnera une première partie de concert d’un peu moins d’une heure. À noter que les parties solistes seront interprétées par la soprano Emilia Cordoba, la mezzo-soprano Isabelle Ricard, le ténor Sarkis Barsemian et la basse Sean Penner.
En deuxième partie, on se «détendra» en puisant quelques airs dans les répertoires de Andrew Lloyd Webber (Requiem), Gaetano Donizetti (Per te d’immenso giubilo), Charles Gounod (Faust), Georges Bizet (Les Pêcheurs de perles), Karl Jenkins (L’homme armé: une messe pour la paix et Songs of Sanctuary), Mozart (Vêpres solennelles d’un confesseur) et Morten Lauridsen (Nocturnes).
Billetterie et recrutement
Comme toujours, la carte se veut éclectique, puisant chez les anciens comme les modernes afin d’élaborer un programme qui plaira au plus grand nombre, des pièces qui actionnent les mécanismes de l’émotion, suggère Claire Michaud.
Les billets sont en vente auprès des choristes, tout comme à l’hôtel de ville, à la bibliothèque municipale et à la pharmacie Uniprix de Lorraine. Comme toujours, les Chanteurs de Lorraine sont en période de recrutement (surtout des hommes, ténors et basses) et annoncent que les prochaines inscriptions auront lieu du 19 au 28 août.
Pour toute autre information ou pour réserver vos billets pour les représentations des 7 et 8 juin: 450 965-0721; chanteursdelorraine@gmail; [http://www.leschanteursdelorraine.ca].
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