On vous parle ponctuellement de Mathieu Thuot, ce laborantin de la guitare qui collectionne les sons et les solos des plus grands, en fait de ceux qui ont véritablement marqué l’histoire avec leur instrument et à qui il rend un hommage senti et respectueux dans un spectacle intitulé Guitar Story.
Sur la scène du Cabaret BMO Sainte-Thérèse, le dimanche 7 mai, Mathieu et sa bande entendent bien faire la démonstration que ce spectacle, en gestation depuis plus de trois ans, vient d’atteindre son plein potentiel. «La première fois que je l’ai présenté, c’était devant la famille et les amis. La deuxième (en octobre dernier à Saint-Eustache), c’était un premier test devant public et on a rempli La petite église. Maintenant, la formule est fixée, le spectacle est rodé et je veux vérifier s’il peut se vendre et remplir deux salles d’une même région à quelques mois d’intervalle», de dire le musicien blainvillois qui est aussi un méthodique «metteur en marché».
De fait, au rythme où s’écoulent les billets, le pari semble déjà gagné, de telle sorte que ce que nous verrons le 7 mai sera la mouture qu’il envisage d’aller montrer au reste du Québec, dans une tournée qui s’amorcerait en 2018 (une salle de Québec a déjà dit oui).
100 ans, 100 guitaristes
En gros, il s’agit d’un pot-pourri de presque deux heures qui s’attarde aux moments et surtout aux solos marquants de la guitare, depuis 1920 jusqu’à aujourd’hui. Clapton, B.B. King, Hendrix, Santana, Led Zeppelin, Pink Floyd, Dire Straits, Metallica, nommez-les, il en livre une centaine, avec l’aide du guitariste Tommy-Dave Harrison, du bassiste Simon Éthier, du batteur Cédric Périard, du claviériste Joël Barbeau Gingras et des choristes Samantha Crête-Poudrier et Marc-André Dionne.
«Pour ce qui est du contenu, on est vraiment dans le fignolage», poursuit celui qui travaille méticuleusement à reproduire les sons qui font la personnalité de chaque guitariste et qui découvre peu à peu que la mécanique du corps est un facteur (parmi d’autres) qui contribue au phénomène. «En analysant et en reproduisant la gestuelle du guitariste, j’arrive mieux à me rapprocher du son», dit-il, en précisant que le but n’est pas de personnifier ou d’imiter l’instrumentiste, bien que la chose puisse servir de repère ou de référent visuel pour le spectateur.
La posture physique, donc, aurait un rôle à jouer dans la facture et la couleur des sons qu’on peut faire sortir d’un instrument? «Le meilleur exemple c’est Van Halen, propose-t-il. Il y a une vidéo sur YouTube dans laquelle on le voit jouer sur une guitare à 100 $ et ça sonne comme Van Halen. Tout est dans ses doigts et dans sa façon de jouer.»
À l’assaut du monde
Pour ce qui est de l’aspect visuel, Mathieu Thuot investit passablement dans l’achat de guitares (il en possède une vingtaine), particulièrement celles qui ont fait la marque de commerce de certains guitaristes célèbre, comme la guitare à deux manches de Jimmy Page (Led Zeppelin) qu’il aimerait bien ajouter à sa collection. «Plus le spectacle avancera, plus il y aura de guitares», dit-il.
Ultimement, une fois qu’on aura parcouru le Québec, le plan prévoit qu’on traverserait du côté de l’Europe ou qu’on ferait (pourquoi pas?) le tour du monde avec ce florilège guitaristique. Avant que des étrangers ne s’emparent de la chose, vous feriez bien de réserver votre place au Cabaret BMO Sainte-Thérèse. Rendez-vous au [www.odyscene.com].
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