Vents contraires, une pièce sur l’expropriation de Mirabel, sera présentée à Montréal les 3, 4 et 5 juin à l’espace la risée à Montréal. Une lecture publique avait d’abord eu lieu à Saint-Jérôme afin de la présenter à la population de la région.
« Pendant les lectures, on a eu beaucoup de témoignages de gens qui disaient qu’un membre de leur famille l’avait vécu. Ils mentionnaient ne pas avoir compris la portée avant d’entendre notre pièce », affirme Jocelyn Vinet, auteur et comédien dans la pièce, quant à la porter des événements de l’expropriation. Selon lui, beaucoup ne connaissent que peu l’histoire et ne savent donc pas l’importance qu’elle a eu à l’époque.
L’idée d’une pièce sur le sujet lui est venue d’une conférence sur l’histoire des Laurentides à laquelle il a assisté. Un survol des événements ainsi qu’un témoignage l’avaient profondément touché. Il y a vu un devoir de se souvenir. « C’est ce qui m’a frappé. Au-delà de l’histoire chronologique qu’on peut en faire, il y a des gens qui vivaient une vie normale. La vie suivait son cours comme elle le devait. Et tout a chaviré du jour au lendemain », explique-t-il.
Il voulut faire revivre ce moment historique que tous connaissent sans en savoir les détails. Rencontres, lectures et archives ont fait partie des démarches entreprises. S’en suivirent deux ans de recherches pour achever son œuvre, ce qui en fait une pièce de style théâtre documentaire. « On peut dire deux ans de création, mais qui est devenu quatre ans, à cause de la pandémie », spécifie M. Vinet.
Pendant ces deux années supplémentaires, bien que le momentum du 50e anniversaire des événements soit passée, la pièce a pu évoluer et être réécrite en partie.
Les comédiens
Parmi les comédiens, deux générations sont présentes. Certains sont de l’âge des expropriés de l’époque. Ils se sont donc souvenus des faits, vivant eux-mêmes ce que d’autres ont vécu. « On se souvenait des passions qui avaient été soulevées à l’époque », confirme l’auteur, s’incluant dans le groupe.
Pour d’autres, c’était plutôt la découverte de l’histoire. L’idée même de faire connaître le contexte et les événements survenus n’étaient pas matière à débat. Beaucoup soulève d’ailleurs que les enjeux restent actuels malgré les nombreuses années qui se sont écoulées.
« Peut-être que ça ne se ferait plus de manière aussi brutale, mais il n’en demeure pas moins que sous-jacent à ça, le débat demeure actuel. Il y avait une vision du progrès par la modernisation, les autoroutes, les aéroports », explique M. Vinet, mentionnant l’enjeu de la protection des terres agricoles.
Des représentations à Mirabel ?
Jocelyn Vinet aimerait que la pièce qu’il a écrite ait la chance d’être présentée en intégrale à Mirabel. Les ressources lui manquent cependant. La connaissance des Basses-Laurentides et de ses organismes n’est pas acquise, comme il ne vient pas de la région. « On dépend de la prise en charge de notre pièce par des organismes », confirme-t-il.
Pour la lecture de la pièce, c’était l’Union des Producteurs agricoles (UPA) de Sainte-Scholastique qui avait pris en charge. « On souhaiterait ardemment qu’elle soit représentée cet automne, parce que l’intérêt, c’est de la présenter aux gens qui ne connaissent pas cette histoire-là », explique-t-il, ajoutant que l’intérêt régional ajouterait davantage.
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