Après avoir publié deux recueils (Contre vents et marées et Au-delà des mots), au cours des deux dernières années, la poétesse Mariette Théberge propose un nouvel opus intitulé Mes mots pour te dire, un exercice qui emprunte une voie nouvelle, alors que les mots délaissent le papier pour s’enrober de musique, le tout gravé sur un album qui sera lancé le 11 juin.
L’ouvrage est constitué de vingt titres et mise sur la participation de Stéphane Pilon, qui signe la réalisation de l’album et les arrangements. Au micro, Mariette Théberge livre chacun des textes qui, à l’exception de la chanson Parle-moi (musique composée par Stéphane Pilon), sont délicatement déposés sur des motifs empruntés à Frédéric Chopin, à qui l’auteure voue une admiration sans borne.
Sobriété et réserve
Comme on avait pu le relever à la lecture de ses recueils, Mariette Théberge produit une poésie imagée, toujours livrée dans son essence, avec une économie de mots, dans un vocabulaire très sobre, simple et efficace, qui a souvent recours aux métaphores puisées dans la nature. «Je veux que les gens s’y reconnaissent et se disent: moi aussi, j’aurais pu écrire ça. On m’a dit que c’était la poésie de l’âme. J’ai guéri la mienne avec mes livres» , indique Mariette Théberge, qui révélait d’ailleurs que son premier recueil avait été son chemin de Compostelle.
La quête du beau et bien-être, donc, la guérison de l’âme et du cœur, l’ultime consolation, l’observation méditative des choses essentielles, longuement bercées et façonnées par le temps qui guérit tout, voilà des thèmes qui se succèdent dans cet ouvrage, qui font procession, devrait-on dire, dans un mouvement résolument porté vers l’avant.
«C’est un projet qui s’inscrit dans la continuité, dans ce que j’appelle mon testament à mes enfants et mes petits-enfants. C’est mon legs. Je voulais leur laisser quelque chose de concret» , exprime Mariette Théberge.
D’abord les mots
La voix fera manifestement partie de cet héritage, mais le fait de graver ses poèmes sur un disque relève davantage d’une motivation purement altruiste. «Il y a des gens qui ont des problèmes de vision ou qui ne sont tout simplement pas capables de tenir un livre entre leurs mains. Je me suis dit qu’en faisant un disque, je pourrais toucher plus de gens» , dit-elle, précisant que ses deux premiers recueils pourraient éventuellement faire l’objet du même traitement.
Les auditeurs noteront par ailleurs que les textes sont livrés avec réserve, sur un ton mélancolique, presque neutre. Le rythme est lent, aussi. «Je le fais comme ça, aussi, dans les exercices de lecture publique. D’abord, parce que je suis une personne qui ne livre pas facilement ses émotions, mais aussi parce que je veux que l’attention soit dirigée vers les mots» , explique-t-elle.
À l’école des Érables
À noter qu’un groupe de jeunes autistes fréquentant l’école des Érables, à Deux-Montagnes, où enseigne Stéphane Pilon, ont été engagés concrètement dans le projet. Ce sont eux qui ont gravé les disques et qui ont monté les boîtiers. «Ç’a été fait à la perfection, s’exclame Mariette Théberge, reconnaissante. Ces jeunes-là ont mis tout leur cœur et toute leur âme, là-dedans. Je leur ai donné ce que j’avais de plus précieux et ils l’ont traité avec respect et professionnalisme.»
L’album Mes mots pour te dire fera l’objet d’un lancement qui aura lieu le dimanche 11 juin, à 14 h, à la Maison du citoyen, sise au 184, rue Saint-Eustache à Saint-Eustache.
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