Patrick Watson
Wave
Secret City Records
Il n’y a pas à dire, le nouvel album du Montréalais Patrick Watson a vite séduit non seulement la critique qui s’est montrée fort élogieuse, et à juste titre, mais aussi ses fans et les amateurs de musique, puisque celui-ci a occupé dans les jours qui ont suivi sa sortie la toute première place des ventes à travers le pays. Un sixième album en carrière qui témoigne de cette vague qui nous renverse lorsque nous réalisons que tout ce qui nous est le plus cher peut disparaître en un instant, et du processus de survie qui permet de ne pas s’y noyer complètement. Lors de la création de cet album, Watson a, en effet, perdu sa mère, s’est séparé de sa compagne, et son batteur de longue date a quitté le groupe. On le comprendra, il s’agit d’un album très personnel et intime, le plus humble du groupe constitué aussi de Joe Grass (guitare), Evan Tighe (batterie) et Mishka Stein (basse).
Les Cowboys Fringants
Les antipodes
La Tribu
[www.cowboysfringants.com]
Mine de rien, Les Cowboys Fringants ont déjà plus de 20 ans de carrière sous le chapeau et n’ont pas l’intention d’arrêter puisque ceux-ci nous offrent ces jours-ci un 10e album. Celui-ci regroupe 10 nouvelles chansons originales, à commencer par L’Amérique pleure, dont le clip (mettant en vedette des adeptes de danse en ligne) a été visionné plus de 1,4 million de fois en cinq semaines. Des chansons, comme toujours, bien fignolées, parfois drôles, parfois festives, parfois graves, mais toujours remplies d’humanité et toujours aussi percutantes. Bien sûr, les Marie-Annick Lépine, Jean-François Pauzé, Jérôme Dupras et Karl Tremblay n’étonnent pas ici sur le plan musical et sur le plan de l’interprétation. Mais, comme toujours, c’est bien fait, la qualité y est, et on chevauche en compagnie de nos Cowboys Fringants avec un plaisir renouvelé. En supplémentaire à la salle Le Zénith Promutuel Assurance, à Saint-Eustache, le 30 avril prochain.
Gaële
Partir à point, volume 3
InTempo Musique
Arrivée au Québec il y a 20 ans, l’interprète Gaële a vite été conquise par les chansons des artistes d’ici. C’est pourquoi celle-ci a, dès le début de l’année 2019, lancé un projet multidisciplinaire appelé «Partir à point» qui avait pour but de réinterpréter de sa voix de femme immigrante des chansons d’artistes québécois masculins l’ayant inspirée depuis qu’elle réside au Québec. Ce projet s’est matérialisé avec, outre les spectacles, une trilogie de EP, dont les deux premiers volumes sont sortis en février et en mai derniers, et le plus récent fin octobre. Chaque EP contient quatre chansons, chacune réarrangée avec un pianiste-claviériste différent. Cette fois, ce sont des chansons de Jean Leloup (Je suis partie), André «Dédé» Fortin (Tout seul) Daniel Bélanger (Chante encore), et Stefie Shock (Tout le monde est triste) que Gaële a choisi de s’approprier avec finesse et à propos.
Gigi French
La boue
Coax Records
Artiste reconnue pour sa polyvalence ainsi que pour son talent à se réinventer depuis son arrivée au Québec en 1999, Gigi French, ou plutôt Giselle Webber, est officiellement de retour avec un album de 15 chansons. Elle y traite, avec sa voix rauque, notamment de l’appartement moisi d’un artiste affamé sur le premier extrait intitulé Ta guit, qui traîne, mais aussi de sujets comme la dépression du chômeur, la dépendance aux loteries vidéo, les pratiques de chasse douteuses, ainsi que quelques sombres et introspectives chansons d’amour. Et tout cela sur des variantes musicales qui sont bien propres à l’artiste. Notons que l’album a été enregistré live sur ruban à Hotel2Tango avec le renommé Howard Bilerman (Cœur de pirate, Arcade Fire, Godspeed You! Black Emperor) avec qui Giselle a déjà collaboré.
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Gigi French