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Bulles à lire: Les Liaisons dangereuses

Les liaisons dangereures: Préliminaires (Glénat)

Bulles à lire: Les Liaisons dangereuses

Publié le 29/08/2018

Maintes fois adapté au cinéma (et même en bande dessinée avec un seul tome paru en 1973 et signé par le Japonais Chiho Saito), Les Liaisons dangereuses, de l’auteur Pierre Choderlos de Laclos, est un roman majeur du XVIIIe siècle et probablement l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature française. Il raconte les intrigues d’un duo pervers de deux nobles manipulateurs, nommément la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont. Mais comment ces deux protagonistes en sont arrivés à devenir les personnages manipulateurs que tous, ou presque, connaissent?

C’est le récit pour le moins original et divertissant qu’ont imaginé et choisi de raconter le scénariste français Stéphane Betbeder et le dessinateur québécois Djief, tous deux nés en 1971, dans le premier tome du diptyque Les liaisons dangereures qui a pour titre Préliminaires (Glénat), et paru il y a peu au Québec.

Nous nous retrouvons donc en 1755 avec Sébastien, un jeune et chétif garçon, sujet à de violentes crises d’épilepsie. Toute sa famille est préoccupée par son état de santé fragile, peu compatible avec son esprit aventureux. Alors que sa mère s’en inquiète auprès de la sublime comtesse de Senanges, celle-ci décide de le prendre sous son aile. D’une grâce et d’une intelligence redoutable, elle devient pour le jeune garçon qui ne connaissait des femmes que ses servantes, ses sœurs et sa mère, l’incarnation même de la féminité. Elle lui apprend les codes de son monde, celui d’une aristocratie impitoyable, où jeux de masques, intrigues amoureuses et secrets d’alcôves font loi. Peu à peu, leur liaison évolue et Sébastien devient plus qu’un simple protégé…

C’est donc ce qu’imagine cette courte série qui, dans un respect total de la cohérence de l’œuvre, raconte la jeunesse des deux protagonistes. Entre passions et faux-semblants, le scénario ciselé de Stéphane Betbeder, fait valoir la maison d’édition Glénat dans la présentation du premier tome de c diptyque, replonge le lecteur avec une force toute littéraire dans le monde cruel et feutré de la haute société libertine, auquel le dessin sensuel de Djief, en héritier d’Yslaire, vient apporter un supplément de beauté noire et de réalisme.

Pour le dessinateur Djief, cette collaboration avec Stéphane Betbeder s’ajoute donc à celles déjà menées par le passé avec Nicolas Jarry et la publication, chez Soleil, des deux volets de Tokyo Ghost et de la série Le Crépuscule des dieux. Pour le même éditeur, Djief a réalisé par la suite en solo deux diptyques, l’un de science-fiction intitulé White Crows et l’autre se déroulant dans le New-York des années 1920 intitulé Une rue en Amérique: Broadway.

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