C’est en 1972, à l’âge de 18 ans, que Lucie Lachapelle, une résidente d’Oka, a découvert le Grand Nord québécois à la faveur d’un emploi d’été au Nunavik. Puis, elle rencontrera Georges, un métis cri de l’Abitibi qui deviendra son mari et avec lequel elle aura deux enfants. Deux moments charnières dans sa vie qui seront teintés, par après, d’une multitude de rencontres et de moments de découvertes avec des membres des Premières Nations et des Inuits dont elle deviendra une alliée.
Depuis, plus de 50 ans ont passé et l’auteure qu’est devenue Lucie Lachapelle a choisi, à 69 ans, de raconter certaines des rencontres et des situations qu’elle a vécues avec les peuples autochtones. Celle-ci a choisi de se livrer par l’entremise de 34 moments qu’elle juge les plus marquants dans un ouvrage intitulé « Les yeux grands ouverts – Fragments de vie » (Éditions de la Pleine Lune).
Avant ce nouvel ouvrage, Lucie Lachapelle en a fait paraître six autres, dont le roman « Rivière Mékiskan » qui a remporté le prix France-Québec en 2011, sans oublier le recueil de nouvelles intitulé « Histoires nordiques », gagnant du Prix littéraire des enseignants AQPF/ANEL en 2014, mais aussi scénarisé et réalisé sept films pour le cinéma et la télévision, entre autres « La rencontre » (1994) et « Village mosaïque » (1996). Tout cela pour rendre compte de ce qu’elle voyait, vivait et ressentait lors de ces rencontres.
Le sentiment de ne pas avoir tout dit
Celle-ci dit avoir essayé de toutes sortes de façons, avec ces ouvrages et ces films, de parler de ce dont elle était témoin, mais elle « avait le sentiment de ne pas avoir tout dit » …
« Je n’avais jamais été aussi loin que ce que je fais avec ‘’Les yeux grands ouverts’’. Je tenais à le faire, car, dans un sens, cela explique la femme que je suis devenue avec mes préoccupations. Cela montre aussi quels genres de liens j’ai eus lors de ces rencontres. J’ai vécu 22 ans avec un Cri, j’ai résidé en Abitibi, j’ai voyagé dans le Grand Nord; mais quand j’en parle, les gens n’ont pas vécu cela. Je me suis que dit que j’allais essayer, par mes mots, par des thématiques, par le ton de mes histoires, par la sensibilité que je mets là-dedans, de faire vivre aux lecteurs quelques-unes de ces rencontres. Pour le meilleur ou le pire, car tout ce que j’ai écrit, ce n’est pas le paradis terrestre. Il y a des moments heureux, des moments difficiles », raconte, en entrevue, celle qui vit à Oka depuis 2011 avec son conjoint Jean Kazemirchuk.
Elle juge d’ailleurs que la forme d’écriture qu’elle a choisie pour raconter ces «37 fragments de vie » a été « plus confrontant » puisque l’auteure parle d’elle-même. « Je n’ai pas voulu cacher ou dissimuler quoi que ce soit », précise cependant l’Okoise.
Testament artistique
Enfin, Lucie Lachapelle reconnaît que l’ouvrage « Les yeux grands ouverts » représente sans doute la fin d’un grand cycle, car ces récits qu’elle livre se veulent, comme elle l’écrit en guise de prologue, « son testament artistique, son message ultime ».
Mais, du même souffle, elle insiste sur le fait que « la rencontre de l’autre va toujours l’intéresser ». « Cela fait partie de moi », laisse-t-elle tomber.
Pour en savoir davantage sur Lucie Lachapelle et la suivre : http://www.lucielachapelle.ca/ et www.facebook.com/lucie.lach.
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