« Adam, c’est un miraculé. Il s’en sort étonnamment bien. C’est au-delà des attentes des spécialistes étant donné le choc qu’il a eu à la tête et les fractures qu’a subies Adam au visage. Il est à 100 % rétabli physiquement. C’est sûr qu’il a encore des séquelles neurologiques au niveau cognitif, mais il est capable de marcher, de courir, de se déplacer, de faire du sport. En tant que mère, je suis extrêmement contente que mon fils soit encore en vie et soit encore avec nous aujourd’hui. Car il est vraiment passé proche de mourir plusieurs fois. Les séquelles auraient pu être beaucoup plus dramatiques étant donné le choc qu’il a eu à la tête. C’est vraiment un miracle pour vrai. Normalement, ça prend quatre ans pour de revenir à l’état où il est maintenant », raconte Geneviève Gagné, mère d’Adam qui, dans la nuit du 17 au 18 juillet 2021, a vu sa vie et celle de sa famille, mais aussi celle d’Iaroslava, basculer.
Des traumas différents, mais catastrophiques
Après l’impact, Adam a été éjecté au-devant de son scooter, subissant de nombreuses fractures au visage. Iaroslava, qui était assise à l’arrière du scooter, a encaissé l’impact du véhicule, lui causant des fractures ouvertes au bassin et au bras gauche. « Elle a perdu beaucoup de sang. Elle est passée proche mourir plus d’une fois. Ce sont deux traumas très différents, mais dans les deux cas, cela a été catastrophique », de préciser Mme Gagné pour bien mettre en lumière ce que les jeunes ont vécu.
Adam, lui, s’en allait reconduire Iaroslava car il ne voulait pas, par sécurité et par courtoisie, qu’elle marche seule la nuit, à 2 h 30 le matin. Adam avait effectué comme il se doit son arrêt sur la 20e Avenue, en direction nord, à l’intersection de la rue de Normandie, mis les deux pieds à terre. Les clignotants arrières fonctionnaient très bien. Il ne se doutait pas de ce qui allait se produire quelques secondes plus tard.
De l’accident, Adam n’en a aucun souvenir, ni du mois et demi qui a suivi, bien qu’on lui ait raconté par la suite ce qui s’était passé. Iaroslava, elle, oui. Après avoir été transporté à l’Hôpital de Saint-Eustache afin de stabiliser son état, Adam a vite été transféré d’urgence au Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine. Il sera 10 jours dans le coma et deux autres jours aux soins intensifs. Puis, après six semaines, il est transféré au Centre de réadaptation Marie Enfant, pour y suivre des thérapies intensives afin d’accélérer le processus de réadaptation.
Il y restera, tout comme Iaroslava, plus d’un mois et demi avant de revenir, trois mois plus tard, à la maison. La réadaptation s’est poursuivie les mois suivants et n’est d’ailleurs pas terminée. Par exemple, Iaroslava devra peut-être subir une autre chirurgie au bras gauche. Et il y a aura toujours des séquelles. Déjà, Adam n’a plus la mémoire qu’il avait avant l’accident. Celle-ci est devenue « plus courte », a constaté sa mère
Pas de rancune
Malgré tout, Mme Gagné dit n’avoir pas eu, sur le coup, de rancune, de rage, de colère, à l’égard du chauffeur qui a causé cet accident, et n’avoir surtout « aucune énergie » pour cela. Et c’est encore le cas six mois plus tard.
« Moi, j’ai plein d’amour à donner à mon gars. On est content qu’il soit avec nous. Le reste est secondaire. Mais, je dirais aux gens qu’il y a tellement d’autres solutions avant de prendre le volant en état d’ébriété. Prévoyez un taxi, couchez là où vous êtes, n’importe quoi d’autres que le volant; cela n’en vaut la peine que de risquer sa vie et celles des autres qui n’ont à voir là-dedans. Je ne pense que le gars en cause soit un ‘’bum’’. Il a seulement fait un mauvais choix. La vie et la justice vont se charger de le lui rappeler », de mentionner celle qui, avec son mari, est bénévole pour Opération Nez Rouge.
MOTS-CLÉS
Deux-Montagnes
CHU Sainte-Justine
conduite avec les facultés affaiblies