Bien que des améliorations aient été constatées ces dernières semaines avec des embauches de dernières minutes, une soixante de postes restent à combler, dont 14 au niveau primaire et une quarantaine au niveau secondaire. Une situation préoccupante qui aura des répercussions majeures sur le fonctionnement des écoles et sur la qualité de l’enseignement dispensé.
Une des conséquences directes de cette pénurie est le déséquilibre dans les classes, avec certaines classes régulières accueillant jusqu’à 50 % d’élèves présentant des problèmes de comportement nécessitant un plan d’intervention, accordé à des enfants autistes, atteints de TDAH ou d’autres troubles similaires.
La présidente du syndicat de l’enseignement de la CSSMI, Dominique Sauvé, exprime son inquiétude : « Pendant que l’enseignant doit consacrer du temps à un élève en difficulté, faute d’éducateur spécialisé dans la classe, il ne peut pas prendre ce temps pour son véritable travail, sa mission première d’être là, celle d’enseigner ».
La situation est d’autant plus complexe que plusieurs des enseignants appelés en renfort ne sont pas adéquatement qualifiés pour enseigner. L’utilisation d’enseignants non spécialisés entraînera « une improvisation pédagogique et une pression accrue sur les autres enseignants. Une personne qui détient un baccalauréat dans une matière autre que l’enseignement obligera cette personne à improviser. De l’improvisation qui mettra une pression additionnelle si les enseignants d’expérience qui prodigueront leurs conseils à leurs nouveaux camarades. Disons les vraies choses : des élèves risquent de débuter l’année scolaire du mauvais pied », déplore Mme Sauvé.
Lancer la serviette
L’année passée, de nombreux enseignants ont lancé la serviette. Ces démissions ajoutent à la préoccupation générale. Les raisons derrière ces démissions sont variées, mais une charge de travail excessive et des conditions de travail peu attractives en sont souvent la cause.
Dominique Sauvé est loin d’être surprise par ce phénomène. « Quand les classes en adaptation scolaire dépassent le ratio d’un enseignant pour huit élèves. Quand tu es menacé de mort par un élève. Quand tu dois travailler 5 heures le soir chez toi après ta journée de travail sans être rémunéré, pas surprenant que tu quittes malgré toute l’amour que tu as pour ta passion », dit-elle, avec déception.
En fin de compte, la crise de la pénurie d’enseignants au sein du CSSMI appelle à une action collective et immédiate. Les gouvernements, les syndicats, les établissements d’enseignement doivent travailler ensemble pour élaborer des solutions durables pour assurer une éducation de qualité et préserver le bien-être des enseignants et des élèves. L’avenir de nos jeunes générations dépend de la capacité à surmonter ces défis.
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