Augmentation des risques d’incidents et d’accidents médicamenteux, allongement de la durée moyenne des hospitalisations, risques d’effets indésirables et d’interactions, diminution de la qualité de vie des patients de même que des coûts supplémentaires pour le système de santé ne sont là que quelques-unes des conséquences liées à cette situation, insiste l’APES.
«La situation est assez préoccupante dans les Laurentides», soutient François Paradis, président de l’APES. Selon lui, la rémunération dite «temporaire» des pharmaciens d’établissement, qui est donc remise en question à chaque négociation, peut expliquer en partie qu’il soit difficile de pourvoir ces postes.
«Quand on veut attirer de jeunes pharmaciens, mais qu’on leur dit que dans trois ou quatre ans, ils pourraient subir une diminution de salaire de 20 à 50%, ça peut les décourager! C’est vraiment un facteur qui limite l’attraction vers le réseau public», explique M. Paradis, qui souhaite donc que ces mesures soient pérennisées afin de mettre fin à l’incertitude entourant les conditions des pharmaciens d’établissements.
«On amorce bientôt les discussions pour le renouvellement de l’entente de travail. C’est une occasion à saisir pour le gouvernement pour rendre la rémunération fiable et contribuer ainsi à retenir les jeunes pharmaciens dans le réseau!»
François Paradis précise en outre qu’au cours des dix dernières années, on a diplômé en moyenne 62 pharmaciens par année du programme de maîtrise en pharmacothérapie avancée, qui prépare à la pratique en milieu hospitalier.
Des postes à combler
Questionnée au sujet de cette situation, la direction du CISSS des Laurentides a indiqué compter sur une équipe «d’un peu plus de 50 pharmaciens en établissement». Ceux-ci travaillent en étroite collaboration avec les autres professionnels, tels les médecins, les infirmières, les nutritionnistes, etc., et font donc partie de l’équipe soignante lors d’un épisode d’hospitalisation.
Une période de recrutement est actuellement en cours afin de bonifier l’équipe de professionnels du département de pharmacie. Le souhait de l’établissement est de recruter dix pharmaciens dans la prochaine année, dont trois à l’Hôpital de Saint-Eustache, et trois à l’Hôpital de Saint-Jérôme. Certains candidats sont déjà pressentis, nous dit-on.
«Le principal enjeu de recrutement réside en la disponibilité de pharmaciens formés pour les milieux de soins dans la région», mentionne Dominique Gauthier, agente d’information au CISSS des Laurentides.
En plus de demeurer actif pour recruter et attirer des pharmaciens, le CISSS confirme poursuivre ses démarches auprès des différentes universités afin d’accueillir des étudiants et des résidents en pharmacie. Une prime d’installation et d’éloignement est également offerte aux pharmaciens désireux de venir pratiquer dans certaines de ses installations. Le salaire moyen est de 105 000 $.
À l’échelle du Québec, un poste de pharmacien d’établissement sur cinq (19 %) était non pourvu, comparativement à 29% pour le CISSS des Laurentides.
MOTS-CLÉS
CISSS des Laurentides
pharmacien
l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (A.P.E.S).