Spécialiste depuis 24 ans en comportement animal et propriétaire depuis 10 ans du Centre Animal Nouveau Départ, basé à Mirabel, Giselle Anaya se veut, dans les faits, et ça se sent lorsqu’elle parle de cette passion qui l’anime depuis toute jeune, un véritable «ange» pour ces centaines et ces centaines d’animaux.
Des chats à la maison familiale
Car Giselle Anaya se plaisait davantage, à 8-9 ans, à partir à la recherche de chats errants dans le secteur où elle résidait, rue Féré, à Saint-Eustache. Une passion qui est vite devenue son quotidien de jeune fille.
«Lorsque je revenais de l’école, je ramenais des chats dans mon coton ouaté, des portées de bébés. Ma mère et moi avons commencé alors à réhabiliter des chats errants sauvages. J’avais mes installations à la maison. Avec mon argent de poche, j’allais chez les vétérinaires les faire vacciner, puis je mettais des annonces dans le journal pour trouver des familles. Lorsque ces gens venaient chercher les chats, ils s’attendaient à voir une Giselle âgée de 30-40 ans, pas de 10-11 ans. J’ai commencé comme cela, avec le support de ma mère, puis de mon père. Et on a sauvé beaucoup de chats à cette époque» , raconte-t-elle, précisant avoir déjà eu jusqu’à 23 chats à «gérer» en même temps.
Pendant des années, c’est donc à la maison familiale que Giselle Anaya va apprendre, jour après jour, à mieux connaître ces animaux qu’elle cherche à sauver. Puis, elle devient bénévole pour la Société protectrice canadienne des animaux (SPCA), à Sainte-Agathe, où elle effectue diverses tâches qui lui permettent d’en savoir encore plus. L’été, c’est dans des fermes qu’elle travaille et elle y acquiert une expérience plus que précieuse auprès des chiens, avec lesquels elle se découvre des affinités. Des formations ici et là, mais aussi des lectures diverses, vont lui permettre de compléter son bagage de connaissances en comportement animal.
Une école et un refuge
De l’âge de 18 à 29 ans, la vie l’amène à œuvrer en assurance commerciale, mais sa passion ne s’éteint pas. Les soirs et les fins de semaine, elle offre des consultations à domicile.
«Des gens venaient même me voir pendant les pauses et les heures de dîner pour des consultations. Puis, quand je suis tombée enceinte de ma fille, je me suis dit que ça n’avait plus de bon sens et, après mon congé de maternité, j’ai décidé d’ouvrir mon école et ce refuge» , de poursuivre la «femme aux cheveux rouges et aux tatouages» .
Depuis 10 ans, c’est donc ce centre animal qui la tient pleinement occupée. Elle y offre des cours de maternelle pour chiots, des cours d’obéissance et de psychologie canine, de même que des programmes de correction du comportement animal.
«Toute personne qui adopte un chien devrait suivre des cours d’éducation canine. C’est important, car l’animal qu’elle va avoir entre les mains va devenir un membre de la famille. C’est important de bien de le connaître» , conseille-t-elle au passage, ajoutant que de tels cours peuvent aussi s’appliquer aux chats en certaines occasions.
Mais ce qui anime surtout Giselle Anaya et la tient tout aussi occupée, c’est bien sûr ce refuge qu’elle a mis sur pied avec l’aide d’une vingtaine de bénévoles qu’elle considère comme étant ses «vedettes» . «Sans eux, rien ne serait possible» , dit-elle.
… et des familles d’accueil
Ce refuge a ceci de particulier qu’il se décline en une cinquantaine de familles d’accueil à travers le Québec et, pour deux cas, en Ontario. Après avoir été stérilisé et vacciné, l’animal aura droit dans ces familles à un programme d’entraînement personnalisé pour faciliter son intégration là où il sera éventuellement adopté. Il s’agit de chiens, de chats, mais aussi, à l’occasion, de lapins, de cochons d’Inde et d’oiseaux.
«Actuellement, nous avons 29 animaux sous notre responsabilité en attente de stérilisation ou en entraînement pour des périodes qui peuvent s’étendre jusqu’à 16 semaines. En un an, cela peut représenter entre 450 et 600 animaux que nous secourons» , mentionne Mme Anaya, précisant que tous ces animaux seront par après offerts via le réseau d’adoption en place.
Une marche pour toutous
Pour continuer, il faut non seulement des bénévoles au grand cœur, mais aussi de l’argent, surtout pour payer les frais de vaccination et de stérilisation. C’est pourquoi au printemps dernier une marche et une course avec toutous ont été organisées pour la toute première fois au Parc régional éducatif du Bois de Belle-Rivière, à Mirabel.
Malgré la pluie, un montant de 2 200 $ a été amassé. Cela peut sembler bien peu, mais Giselle Anaya est fort reconnaissante de ce support. «Certaines personnes venaient même de Trois-Rivières pour nous rencontrer» , s’exclame-t-elle, tout en promettant une deuxième édition de plus grande envergure l’an prochain.
Et pour la suite? «Je veux continuer tant que j’aurai du plaisir. Le jour où j’en aurai plus, on va fermer, car je ne le ferai plus avec mon cœur. Mais je ne pense pas que ça va arriver. Je crois que cette passion est imprégnée dans mon cœur depuis toujours» , de conclure cette amoureuse des animaux.
Pour en savoir davantage sur le Centre Animal Nouveau Départ, il suffit de communiquer au 514 574-7821 ou de consulter le [http://www.animalnouveaudepart.com].
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