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Un morceau d’histoire part en fumée

Photo Stéphanie Prévost-

Éric Couvrette raconte avec détails et émotions l’ensemble des événements. Il souligne que le petit arbre est tout ce qu’il reste de la ferme

Un morceau d’histoire part en fumée

Publié le 22/07/2024

Le vendredi 21 juin 2024, un incendie d’une intensité dévastatrice a ravagé la Ferme Couvrette située sur la rue Saint-Vincent à Sainte-Scholastique, Mirabel. 

L’incendie s’est déclaré aux alentours de 10 h 30 et a causé des dégâts considérables. Joël Laviolette, directeur du service incendie de Mirabel, salue la collaboration des services incendies des villes voisines, incluant Blainville, Saint-Eustache, Saint-Jérôme, Saint-Colomban, Lachute et Saint-André. Malheureusement, malgré les efforts et l’imposant contingent de pompiers, la destruction de la ferme est totale et 80 bêtes ont péri. 

Les derniers vestiges des bâtiments ont dû être rasés à la pelle mécanique. « Ce n’était pas juste du bois et de la tôle. J’avais tout construit avec mon père et un ami. C’est ce qui fait le plus mal », souligne M. Couvrette. Le directeur a confirmé que l’enquête pour déterminer la cause exacte de l’incendie est toujours en cours et qu’à ce stade, rien de suspect n’a été identifié. 

Fondée en 1931 par le grand-père d’Éric Couvrette, la ferme familiale est surtout reconnue pour l’élevage de ses vaches laitières. En 1969, la famille a été expropriée de ses terres à Sainte-Scholastique pour la construction de l’aéroport de Mirabel, les obligeant à déménager leur exploitation à Saint-Benoît. « Le gouvernement a tout démoli. Si mon père n’envoyait pas quelqu’un dans la maison de temps en temps, elle aurait aussi été démolie », ajoute l’agriculteur.

Cependant, en 1990, ils se sont prévalus du programme fédéral de rétrocession des terrains d’origine, leur permettant de reprendre la ferme sur leur terre ancestrale. « Moi, j’étais à l’université en administration. Mon père m’a offert ses anciennes terres. J’ai tout lâché pour reprendre ici à zéro. Il y avait une joie incommensurable de reconstruire », souligne Éric Couvrette. Le frère aîné de la famille a hérité de la ferme de St-Benoit, mais a finalement vendu pour revenir aussi vers la terre familiale.

Face à la tragédie, la solidarité de la communauté se manifeste, le Sky Ranch, voisin de la ferme Couvrette, a annoncé qu’il remettrait une partie du prix de ses billets du Gymkhana des 28-29 et 30 juin derniers pour la cause. C’est 4000 $ qui ont été remis par Claudia Talbot, suite à son événement. Un Gofundme a aussi été initié par Paul de Galembert, avec un objectif de 50 000 $ pour aider la reconstruction. De nombreux voisins et amis visitent également quotidiennement la ferme pour donner du support. Ils offrent parfois un montant supplémentaire pour aider le propriétaire. 

« Les gens pensent parfois que les agriculteurs, on est riche. On est riche en actif, oui. Mais quand ça brûle, on n’a plus rien », se désole le producteur laitier. La reconstruction pourrait coûter plusieurs millions. Parmi les coûts, de nombreux documents administratifs, montant déjà la facture à 40 000 $ avant même la construction. 

La Ville de Mirabel et les autorités locales continuent de travailler ensemble pour fournir des mises à jour et un soutien continu à la famille Couvrette. 

Texte écrit en collaboration avec Stéphanie Prévost.