La rentrée scolaire a commencé avec un défi au niveau du transport des élèves. La grève avait été annoncée, puis réglée tout juste à la rentrée des classes. Malgré tout, des parents peinent à faire transporter leurs enfants entre l’école et la maison.
À Saint-Augustin, Mélanie Jetté est maman de 3 enfants. Son plus vieux fréquente l’École secondaire d’Oka. Pendant les trois premières semaines d’école, les problèmes se sont accumulés au niveau de son transport, chose qui n’était jamais arrivée par le passé. À plusieurs reprises, Mélanie a dû faire le transport pour son fils, matin et soir, faute de service.
Lors des trois premières semaines, il n’a pu avoir du transport le soir qu’à quelques reprises. La raison : un manque de chauffeur pour le nombre de trajets. « Mon fils, c’est compliqué, il est sur deux trajets d’autobus. Le matin il est avec un chauffeur et le soir, avec un autre », explique sa mère.
Avec deux enfants en bas âge à la maison, Mélanie ne peut se permettre de se déplacer ainsi jusqu’à Oka pour aller chercher son fils. Malgré tout, c’est ce qu’elle a fait à plusieurs reprises. L’affluence de parents sur le terrain de l’école n’a cependant pas été agréable à ses yeux.
« Moi je suis à 25 minutes. Avec les travaux et les détours, ça me prend 45 min me rendre à Oka. », explique-t-elle, mentionnant qu’elle doit ensuite revenir à l’heure de pointe, totalisant souvent un trajet de deux heures. L’école, dans la première semaine, a également restreint les heures pendant lesquels les parents peuvent entrer sur le terrain de l’école. Le nombre d’entre eux se présentant en même temps que l’autobus créait des bouchons monstres, et ce, uniquement pour sortir du stationnement.
« Là-bas, ça me prenait parfois 40 minutes juste pour sortir de l’école. Tout le monde voulait sortir en même temps : parents, professeurs, autobus. », affirme Mélanie Jetté. La police s’est même présentée autour de l’école pour faire de la surveillance et permettre une meilleure circulation.
La mère de famille dénonce une situation qu’elle juge injuste. « Quand le service est suspendu, on le sait la veille ou la journée même. C’est de la folie », ajoute-t-elle pour décrire la situation. Selon les informations qu’elle a recueillies, les secteurs plus éloignés seraient moins bien desservis, comme c’est le cas à Oka et Sainte-Anne-des-Plaines.
Des tentatives de solutions
Selon le Centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI), qui dessert l’école secondaire, il s’agit d’un effet de plus de la pénurie de main-d’œuvre. Le problème n’est donc pas entre leur main, mais plutôt entre ceux du transporteur, une compagnie externe, qui essaient d’engager davantage d’employés. Sur les 450 véhicules circulant pour desservir la région, une dizaine peut être immobilisée à chaque jour en moyenne.
« On a été jusqu’à communiquer avec la SAAQ pour savoir si on pouvait faire changer la réglementation au niveau des classes de permis », affirme Justine Laguë, coordonnatrice aux communications pour le CSSMI. L’idée était ainsi de permettre aux camionneurs de conduire les autobus scolaires, augmentant le bassin possible de main-d’œuvre. Malheureusement, la réponse fut négative. Plusieurs démarches sont en cours afin de pallier aux divers problèmes occasionnés par ces manques.
Les problèmes de communication, c’est ce qui a le plus miné le moral de la famille, l’école donnant une information, le transporteur une autre. Pour le centre de service, il s’agit encore une fois d’un problème prioritaire sur lequel il faut travailler. Pour l’instant, à leurs yeux, il s’agit d’abord de tempérer le tout. « Notre cheval de bataille, c’est vraiment la communication avec les parents », soutient Mme Laguë.
La méthode des courriels a d’abord été privilégiée avant de se rendre compte de la lenteur d’un tel système. « On travaille maintenant avec une application qui s’appelle Mégafon qui nous permet d’envoyer des notifications. La limitation de cette application-là, c’est que les parents doivent s’abonner à l’application selon l’école », ajoute la coordonnatrice.
Pour Mélanie Jetté, le travail n’est pas encore terminé. Elle comprend les problèmes de main-d’œuvre, présent sur l’ensemble du territoire, mais estime qu’il y a plus.
Depuis la mi-septembre, la situation s’est améliorée pour son fils. Un circuit pour le voyagement de retour a été mis en place, bien qu’il arrive 15 à 20 minutes après le reste des autres autobus. « C’est beaucoup mieux que c’était », confirme la Mirabelloise. Elle ne s’enthousiasme cependant pas trop vite, estimant que d’autres parents pourraient toujours avoir les problèmes de transports qu’elle-même a vécu.
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