Dans les derniers mois, les maires et mairesses du conseil d’administration de l’Union des municipalités du Québec(UMQ) ont signé un communiqué de presse conjoint pour le développement du transport en commun. Ils mettent ainsi de l’avant la priorité qu’est son développement et son accessibilité.
Patrick Charbonneau, maire de Mirabel, est totalement en accord avec la demande de ses collègues. Bien qu’il ne siège lui-même pas à l’UMQ, il mentionne l’importance du dossier pour Mirabel.
« Le transport, on le veut pour notre développement économique », souligne-t-il. Des entreprises en recherche de main-d’œuvre pourraient ainsi bénéficier, selon lui, de l’affluence que générerait le transport en commun. « Surtout pour les stagiaires. Les élèves n’ont souvent pas de voiture et on a de la difficulté à les attirer à cause de ça. C’est un casse-tête et on perd un bassin de relève », rapporte-t-il. L’enjeu ressort entre autres d’une rencontre avec une grande entreprise de la région.
Un besoin essentiel
La demande est présente dans la région. La ligne d’autobus installée entre St-Augustin et la gare de Sainte-Thérèse le montre particulièrement. Le problème, c’est le financement. Peu importe la façon de le payer, ce sera, au bout du compte, le citoyen qui paiera la facture par ses taxes. « Mon autobus va aller du point A au point B. Là où il faut travailler, c’est de le remplir », souligne le maire de Mirabel.
Ainsi, même si le véhicule est rempli dans un sens du trajet, il faut également contribuer pour son retour, et ainsi éviter les voyages vides.
Des idées sont cependant possibles aux yeux du maire afin de pallier à certaines difficultés. « Je parle depuis longtemps des photos radar en zone scolaire. Ça viendrait régler la vitesse dans la zone et le financement du transport en commun », affirme Patrick Charbonneau. Pour lui, les contraventions payées par les citoyens dans ce contexte devraient être utilisées afin de fournir le service de transport en commun.
La solution se veut à court terme, le temps de mettre en place ce qu’il faut pour un système stable dans la région. Mais il y a aussi la provenance des usagers qui est à observer. Actuellement, les transports se font majoritairement de la banlieue vers Montréal. « De plus en plus, les couronnes se sont développées comme des joueurs économiques importants, avec des industries qui viennent s’y établir », rappelle le Mirabellois. Il considère donc la possibilité d’attirer les travailleurs dans la région afin de soutenir l’économie locale.
« Il faut donc offrir des heures de transports efficaces pour être capable de remplir en montant et en revenant », soutient-il. Ce travail est cependant la responsabilité de l’ARTM, l’organisme qui travaille à l’organisation des transports de l’ensemble de la Communauté métropolitaine de Montréal(CMM).
Et du côté d’EXO…
Exo fait ce qu’il peut actuellement pour restructurer le réseau dans les Basses-Laurentides, s’assoyant à table avec chaque ville de son territoire. Selon le maire, le temps n’est maintenant plus à la discussion, mais plutôt à l’action. « Pour moi, c’est un non-sens de construire une voie réservée au transport en commun sur la 15, alors qu’il n’y a aucun transport de prévu dessus », soulève M. Charbonneau, quant à la voie qui est en construction entre Laval et l’autoroute 50.
Le dossier est d’une grande importance pour la ville, laissant découler d’autres grands enjeux tel le logement. « On l’a déjà mentionné dans le passé. Si le financement et le transport en commun ne sont pas au rendez-vous, on n’ira pas signer une révision d’un plan métropolitain de haute densification », conclut le maire de Mirabel. Pour lui, il n’est pas possible d’ajouter du logement si les citoyens qui y habiteront ne peuvent se déplacer facilement.
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