1) Vous avez annoncé tout récemment votre intention de solliciter un troisième mandat lors des prochaines élections provinciales. Quelle est votre motivation première ?
Ma motivation est encore aussi grande pour servir et représenter mes citoyens de la circonscription de Mirabel. J’ai la profonde conviction que je peux faire encore beaucoup de chose pour les familles du comté.
2) Vous vous êtes lancée en politique il y a 15 ans déjà, d’abord sur la scène municipale, à Saint-Joseph-du-Lac, puis sur la scène provinciale. Quel bilan faites-vous de toutes années sur le plan personnel ?
J’y ai donné le meilleur de moi-même, c’est ce qui est le plus valorisant pour un être humain, car donner c’est recevoir. Cela m’a apporté de nouvelles amitiés et à faire de nouvelles connaissances. Les relations avec les citoyens, les rencontres sociales m’ont également mené à un plus grand sentiment d’appartenance à ma circonscription.
3) Croyez-vous que cela vous a changé comme personne ? Voyez-vous les choses autrement?
J’ai changé comme être humain. La politique m’a permis de me sentir utile à la société, à agir pour les autres et ça forcément sa me rend heureuse.
4) Quel est le « Mirabel de demain » que vous souhaitez laisser à vos petits-enfants, comme politicienne et comme grand-mère ?
Dans la circonscription de Mirabel, nous avons le meilleur des deux mondes. Nous sommes à la campagne, mais à 45 minutes de Montréal. Nous avons la chance de vivre en milieu agricole ou tous les produits de grande qualité sont à portée de main. Il faut absolument garder cette façon de vivre en harmonie avec la terre. Donc, ce que je souhaite, c’est de garder cet équilibre entre la modernisation et la tradition, de pouvoir actualiser nos façons de faire tout en gardant nos valeurs, d’y vivre en paix et en accord avec la nature.
5) Il est beaucoup question de protéger les arbres et les milieux humides en milieu urbain, un peu partout à travers le Québec. De quelle façon le gouvernement du Québec peut-il aider à concilier ce profond désir des citoyens qui s’oppose avec celui des promoteurs de vouloir réaliser des projets immobiliers sur des terrains et terres qui leur appartiennent ?
Il n’est pas toujours simple de concilier la protection du territoire et le développement économique et résidentiel, mais nous y arrivons en collaborant avec les différents acteurs du milieu. Le gouvernement octroie des sommes pour soutenir les organismes de conservation et de protection de la nature pour l’acquisition de terrain privée, notamment en milieu urbain. Ces organismes peuvent accompagner les résidents qui désirent préserver une forêt et/ou un boisé urbain dans leur localité. Redonner la forêt et les espaces verts aux citoyens en milieu urbain est une priorité pour notre gouvernement; et les municipalités et villes sont des joueurs de premier plan en matière de protection des milieux humides.
6) Sans partisanerie aucune, quelle note donneriez-vous au gouvernement de François Legault sur le plan environnemental si vous étiez une « simple » citoyenne dans la vie de tous les jours ? Seriez-vous satisfaite de ce qui a été fait en quatre ans ?
Notre gouvernement est celui qui a le plus investi en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques. Le budget de dépenses du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements cliamtiques (MELCC) a doublé depuis notre arrivée au pouvoir. Notre « Plan pour une économie verte » s’élève à 7,6 milliards de dollars et il est chiffré et budgété; c’est du jamais vu! Nous avons adopté un projet de loi interdisant l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures en sol québécois. Nous sommes en voie de mettre sur pied une modernisation du système de consigne et de collecte sélective. Nous avons atteint 17 % de protection du territoire. Il est certain qu’il reste beaucoup de travail à faire, mais je suis fière de mon gouvernement et de ses actions.
7) Selon le plus récent rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), publié en février dernier, la crise climatique est plus rapide et plus forte qu’anticipée. Est-ce que cela vous cause de l’écoanxiété sachant que ce sont vos petits-enfants et leurs enfants qui vivront avec les décisions prises aujourd’hui ?
Le GIEC le dit clairement qu’il est l’heure d’agir. Je comprends les inquiétudes des gens face au climat changeant, mais je suis confiante que nous saurons relever les défis que soulève la crise climatique. Il va de soi qu’il est temps de se retrousser les manches et de faire notre part pour l’environnement.
8) Quels seraient justement les décisions à prendre, le coup de barre à donner, pour tenter de renverser le plus possible la tendance qui se dessine ou, à tout le moins, amenuiser les impacts appréhendés dans un proche avenir ?
Les transports demeurent le secteur qui émet le plus d’émissions de gaz à effet de serre. L’électrification des transports est pour moi la clé pour renverser la tendance. Le gouvernement a également investi pour développer le transport collectif et pour sensibiliser la population à l’utiliser. Il est certain que nous nous devons de mieux gérer nos déchets, de faire mieux en termes de recyclage et de revalorisation de nos matières. Ces changements ne se feront pas seul, et nous nous devons de le faire tous ensemble!
Propos recueillis par Benoît Bilodeau
MOTS-CLÉS
Sylvie D'Amours
Mirabel (circonscription provinciale)
crise climatique