Elle a même promis, sans en dire davantage pour le moment, que des «mesures spéciales» allaient être annoncées d’ici peu à l’endroit des sinistrés marthelacquois, puisque les inondations dont ceux-ci ont été victimes résultaient du bris d’un barrage dont le gouvernement du Québec avait en partie la responsabilité.
De passage justement à Sainte-Marthe-sur-le-Lac pour rencontrer la mairesse Sonia Paulus et des représentants de la Croix-Rouge, lundi dernier, et pour faire le point avec eux sur la situation six mois après les inondations, Mme Guilbault a assuré que le ministère de la Sécurité publique et son gouvernement étaient en «mode solution», malgré la complexité de la situation.
«Ce que je veux dire, c’est que même en dehors des caméras, le travail se poursuit, que les efforts se font sans relâche pour pouvoir continuer de traiter les derniers dossiers qui ne sont pas encore réglés partout à travers le Québec, et entre autres ici à Sainte-Marthe-sur-le-Lac», a d’abord déclaré la ministre Guilbault, accompagnée de la mairesse Sonia Paulus et du vice-président de la Croix-Rouge canadienne pour le Québec, Pascal Mathieu.
Un montant de 152 M$ en indemnisations
Au total, à la suite des crues printanières du printemps dernier, ce sont 7 428 dossiers de demandes d’indemnisation qui ont été soumis au ministère de la Sécurité publique, dont 1 616 proviennent de résidants de Sainte-Marthe-sur-le-Lac. En tout, 30 % des dossiers seraient «fermés» à travers le Québec et 20 % en ce qui a trait à ceux émanant de Sainte-Marthe-sur-le-Lac.
Pour le moment, c’est un montant de 152 M$ que les sinistrés ont reçu en indemnisations. Pour sa part, la Croix-Rouge dit pouvoir disposer de plus 7,1 M$ pour venir en aide aux sinistrés via son Fonds de secours pour les inondations au Québec lancé au mois d’avril dernier.
«Déjà, ici comme ailleurs au Québec, la très grande majorité des gens ont reçu des avances d’argent importantes pour pouvoir amorcer leurs travaux. Aussi, nous avons mis en place, ici, à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, un bureau de soutien gouvernemental. On travaille très très fort. Est-ce que tout est parfait? Non, mais le message que je veux passer, c’est qu’on redouble vraiment d’efforts, c’est qu’on est vraiment conscients de l’inquiétude et de la détresse des gens de Sainte-Marthe-sur-le-Lac et du fait qu’il reste du travail à faire», de mentionner la vice-première ministre du Québec, précisant que 20 fois plus de dossiers avaient été fermés par rapport à 2017.
Quant aux «mesures spéciales» évoquées, Mme Guilbault a précisé que sa collègue des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, est en train de plancher sur des mesures supplémentaires pour pouvoir répondre à «certains besoins particuliers» des gens de Sainte-Marthe-sur-le-Lac qui, a-t-elle reconnu, vivent une «situation particulière».
Héroïne ou zéro?
À l’extérieur, à quelques pas de l’entrée de l’hôtel de ville, quelques sinistrés, dont Laura McGuigan, de la 35e Avenue, et Annie Bélanger, de la 37e Avenue, attendaient la ministre Guilbault pour lui témoigner de leur détresse de voir que leur dossier n’est pas réglé et de leur désir de quitter pour de bon leur résidence.
«Je viens en aide à ma famille et à mes amis. Après six mois de résilience, il y a de l’impatience. Nous voulons partir. D’après Mme Guilbault, tout va bien à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, mais je ne sais pas où elle prend cela, mais ce n’est pas de nous. À un moment donné, ça suffit. Il n’est pas trop tard pour qu’elle nous aide. Elle peut être une héroïne ou une zéro», de lancer Mme Bélanger, pancartes à la main, quelques minutes avant l’arrivée de la ministre Guilbault.
Deux poursuites contre la Ville
La visite de Mme Guilbault a suivi de quelques jours le dépôt de deux poursuites contre la Ville de Sainte-Marthe-sur-le-Lac et le gouvernement du Québec, une de 1,5 M$ émanant des propriétaires du Manoir du Lac, une résidence pour personnes âgées autonomes, et une autre de 1,8 M$ intentée celle-là par les propriétaires du Domaine de maisons modulaires Deux-Montagnes, là où la digue a cédé.
«Le bris de la digue et l’inondation qu’elle a provoquée découlent directement de la faute, négligence, insouciance, incurie et inhabilité de la Ville», soutiennent notamment Serge et Michel Langlois dans la poursuite qu’ils ont déposée devant la Cour supérieure du Québec.
Lors du point de presse de la ministre Guilbault, la mairesse Sonia Paulus n’a pas voulu commenter les poursuites intentées contre sa ville, disant que cela était entre les mains des avocats et qu’il appartiendra aux experts de déterminer l’état de la digue avant que le bris survienne.
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Sainte-Marthe-sur-le-Lac
Inondation St-Eustache et environs
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Geneviève Guilbault
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