Ces travaux, qui ont été menés à terme en mars 2022 à l’extrémité sud de l’avenue Joseph et de la rue Florence, visaient à aménager à cet endroit, rappelons-le, une digue végétalisée et à construire un poste de pompage permanent afin de diriger les eaux vers le lac des Deux-Montagnes.
Le niveau de protection a alors atteint 25,7 m, soit l’équivalent de la digue existante à Pointe-Calumet, permettant ainsi de sécuriser les infrastructures municipales, les résidences et les commerces dans les secteurs à risque.
Ces travaux ont été financés à hauteur de 80 % par les gouvernements du Québec et du Canada (70 % par le provincial et 10 % par le fédéral). La Municipalité a assumé pour sa part la charge restante, de l’ordre de 2,1 M$, financée via un règlement d’emprunt sur 20 ans. Ce projet de construction a d’ailleurs été mis en nomination pour le prix « Relève du génie-conseil » aux Grands Prix du génie-conseil québécois 2023 organisés par l’Association des firmes de génie-conseil du Québec (AFG).
Des impacts préoccupants
« Nous estimons […] qu’un nombre important de propriétés, totalisant une superficie de 20 000 m2, tomberaient en hors zone inondable de type ‘’classe faible’’ correspondant à une probabilité d’inondation 1 fois tous les 350 ans. À cet effet, les élus demeurent préoccupés des impacts associés à la gestion des immeubles concernés ainsi qu’aux pertes de valeurs foncières qui pourraient en résulter », d’indiquer, par courriel, le directeur général de la Municipalité de Saint-Joseph-du-Lac, Stéphane Giguère, lorsqu’invité par votre hebdo L’ÉVEIL, à commenter ce dossier.
« Bien que le projet de règlement attribue une certaine marge de manœuvre aux propriétaires fonciers qui seront affectés par une zone inondable de classe faible, la Municipalité demeure perplexe à l’égard de certains critères techniques qui pourront qualifier la construction, l’agrandissement ou l’altération d’un bâtiment dans une telle zone », d’ajouter M. Giguère.
Celui-ci ne cache pas sa surprise de constater que l’ouvrage de protection construit à coup de millions de dollars « ne soit pas considéré dans l’équation menant à la gestion efficiente et sécuritaire des propriétés et des infrastructures se trouvant dans une portion non critique de la zone inondable. »
Optimisme, malgré tout…
Toutefois, le maire Benoit Proulx et son conseil municipal restent optimistes et croient que le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, également député de la circonscription voisine de Deux-Montagnes, verra à assurer les « ajustements raisonnables » dans les meilleurs délais afin de concilier les objectifs du gouvernement de gestion du risque et les « enjeux de vitalité » du territoire joséphois.
« Les investissements financiers importants réalisés par les deux paliers de gouvernements ainsi que par nos citoyennes et citoyens aux fins de la construction d’un ouvrage de protection contre les inondations sur notre territoire devraient faire partie des considérations à l’égard de la règlementation applicable à la gestion des immeubles visés par la modernisation des normes encadrant la gestion des zones inondables », de conclure M. Giguère.
MOTS-CLÉS
Saint-Joseph-du-Lac
Benoit Proulx
Zones inondables
Stéphane Giguère