Une première étape a été franchie avec la conclusion d’une entente avec le Collège Lionel-Groulx en vue de dispenser, à Saint-Eustache, des programmes théoriques et pratiques d’agriculture.La zone d’innovation agricole est un projet inédit qui se déploie en trois phases.
D’abord avec l’établissement d’une ferme-école, pour former une relève apte à affronter les défis de l’agriculture de demain. Puis, avec la création d’un parc voué à l’agriculture biologique intensive, où des jeunes de la relève pourront occuper une vingtaine de lots dans cet espace de 7 millions de pieds carrés, afin d’y exploiter ce modèle d’affaires.
Et enfin, en dernière phase, avec la création d’un incubateur agricole, qui permettra à de jeunes agriculteurs et agricultrices, qu’accompagneront des professionnels du milieu, de faire de leur nouvelle entreprise un modèle d’affaires viable.
« Après des années de planification soignée, tout est désormais aligné pour que ce projet extrêmement novateur puisse se déployer, valoriser encore davantage le secteur agricole et positionner Saint-Eustache comme l’un des modèles les plus inspirants de la nouvelle agriculture », de déclarer, dansc un communiqué de presse, le maire Charron.
Une première entente avec le Collège Lionel-Groulx
C’est en présence de Michel Louis Beauchamp, directeur général du Collège Lionel-Groulx, que les élus eustachois ont fièrement annoncé que des programmes d’enseignement collégial en agriculture s’implantent pour la toute première fois à Saint-Eustache. Ces programmes accueilleront à terme une cohorte de quelque 45 étudiants par année.
En vertu de l’entente conclue avec la Ville de Saint-Eustache, le Collège implantera une ferme-école, où sera dispensé l’enseignement théorique et pratique de ses programmes, sur la terre agricole adjacente prolongeant le parc Nature, pour laquelle un bail avec option d’achat a été signé. Une terre que la Ville s’est employée ces dernières années à amender, afin de la rendre propre à l’agriculture biologique.
À terme, lorsque le Collège Lionel-Groulx aura obtenu les autorisations nécessaires du ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) et de la Commission de protection des terres agricoles du Québec (CPTAQ), cette ferme-école y sera implantée de façon permanente.
Les Laurentides sont un bassin important de terres agricoles. Pour Michel Louis Beauchamp, « l’implantation de la ferme-école donnera la possibilité aux futurs agriculteurs et agricultrices d’obtenir une formation de qualité près de chez eux, au sein d’un milieu d’apprentissage qui répond aux besoins évolutifs de l’agriculture moderne. Ce partenariat avec la Ville de Saint-Eustache permettra ainsi de contribuer à l’essor agricole des Laurentides, par la création d’un lieu central et moderne pour la formation de la relève. »
Des conditions réunies
Aux agriculteurs et agricultrices de la relève, pour qui la possibilité de cultiver un lopin de terre à proximité des grands centres est pratiquement devenu un but inaccessible, le Parc d’innovation agricole offrira une vingtaine de lots pour y établir de petites fermes écologiques, où l’on y pratiquera la culture biologique intensive en continu. On estime qu’à terme, ces fermes seront en mesure de nourrir quelque 4 000 familles.
« Ce projet ne présente que des avantages, sur les plans économique, social et environnemental », de dire Patrice Paquette, ajoutant que le Parc d’innovation agricole contribuera ainsi concrètement à l’autonomie alimentaire, en plus d’assurer une cohabitation harmonieuse entre les usages agricoles et non agricoles du territoire et de permettre une consommation et une mise en marché locale.
« Comme le marché public du Vieux-Saint-Eustache constituera une vitrine de choix pour les produits bios de ces nouveaux agriculteurs et nouvelles agricultrices, cela réduira aussi nécessairement les émissions de GES liées au transport des denrées », d’ajouter celui-ci.
Le Parc d’innovation agricole sera formé à partir de différents lots que la Ville souhaite acquérir. À cette fin, le conseil municipal a récemment adopté une résolution à l’effet d’émettre des avis d’imposition foncière sur une quarantaine de lots, qui seront répartis en fonction du potentiel naturel ou agricole qu’ils offrent. Un grand nombre de ces lots permettront de pérenniser le parc Nature, tandis que certains autres, propres à l’agriculture, viendront constituer le Parc d’innovation agricole.
« Toutes ces acquisitions pourront se réaliser sans impact aucun sur la dette municipale, grâce aux revenus générés, entre autres, par la revente de l’Autodrome ainsi que par le Fonds de développement économique. », précise Pierre Charron.
À la recherche d’un conseiller en développement agricole
Pour assurer sa pleine réussite, un projet de cette envergure nécessite une approche professionnelle, des connaissances approfondies du milieu agricole ainsi qu’une étroite coordination. D’autre part, une ville comme Saint-Eustache, dont le territoire est composé à 70 % de terres propres à la culture et comptant de nombreuses entreprises agricoles, doit pouvoir compter sur une ressource entièrement dédiée au développement et au rayonnement de cette zone, qui constitue un important moteur de l’économie locale.
À cette fin, la Ville de Saint-Eustache a donc lancé donc un appel de candidatures pour combler le poste de conseiller ou de conseillère en développement agricole, pour lequel la Société de développement économique de Saint-Eustache (SODESE) recevra le support financier du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).
Intégrée à l’équipe de l’organisme de développement économique, IDÉ Saint-Eustache, la personne choisie aura pour mandat de mettre en place les politiques, les programmes et les outils nécessaires pour soutenir, revitaliser et dynamiser la zone agricole en collaboration avec les acteurs du milieu.
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