«Je venais de monter jusqu’à sa chambre pour lui dire que je ne me sentais pas bien. Je me suis appuyée sur son lit puis je suis tombée. J’ai fait un arrêt cardiaque», résume Mme Brosseau, une préposée aux bénéficiaires de 57 ans, qui venait de terminer son quart de nuit, à l’urgence de l’Hôpital Fleury de Montréal, et qui passait donner un coup de main à sa sœur handicapée, avant de regagner son domicile. «Je me sentait plus fatiguée que d’habitude», ajoute celle qui venait tout de même d’accumuler neuf nuits consécutives au boulot.
Cette intuition que Francine Brosseau a eue de monter à l’étage, alors qu’elle s’affairait plutôt à des tâches culinaires au rez-de-chaussée, est un élément-clé dans la chaîne salvatrice des événements puisque sa sœur, autrement, aurait très bien pu n’avoir connaissance de rien. Heureusement, pour la suite des choses, celle-ci a pu composer le 911 et demander immédiatement de l’aide, avant de commencer elle-même les manœuvres de réanimation.
Autre coup de chance, à ce moment précis (quelque part entre 10 h et 11 h), une auto-patrouille du Service de police de Saint-Eustache se trouvait à quelque 500 mètres de là, avec un défibrillateur cardiaque à son bord. L’appareil a aidé les agents présents (Jérôme Choquette, Dave Vincent et Josianne Dallaire) à faire battre le cœur de Francine Brosseau à nouveau, laquelle rapporte avoir fait deux autres arrêts cardiaques dans la séquence la menant, par transport ambulancier, jusqu’au Centre hospitalier de Saint-Eustache.
«Je pourrai voir ma fille graduer»
C’est là qu’elle s’est réveillée, deux jours plus tard, toute intubée, avec quelques côtes brisées. Elle est demeurée 13 jours aux soins intensifs et on a fini par lui installer un simulateur cardiaque (pacemaker). Cet appareil, qu’elle appelle son «petit sauveur» ou son «ange gardien», règlera désormais ses problèmes d’insuffisance cardiaque. Ceux-ci venaient de se manifester pour la première fois, pense-t-elle, si ce n’est qu’elle avait auparavant ressenti des malaises qui ont fait dire au personnel médical que sa condition était déjà existante.
Aujourd’hui, Mme Brousseau se sent bien, mais elle poursuit toujours sa convalescence. Quelque temps après sa sortie de l’hôpital, elle est allée rencontrer, en larmes, les agents qui ont été les premiers répondants, là où elle aurait pu très certainement pousser son dernier souffle.
Quand elle a communiqué avec le journal, Francine Brosseau cherchait tout simplement une manière de les remercier publiquement, puisqu’ils ont dû refuser les cadeaux qu’elle leur avait apportés. «Grâce à eux, je pourrai voir ma fille graduer à l’université. Et je vais peut-être devenir grand-maman un jour», dit-elle d’une voix émue.
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