Bien que les représentants de Ressources Éco-Niobium affirment présenter aux Okois, un tout nouveau projet de réouverture de la mine, depuis novembre dernier, qui offrirait notamment des garanties et des dividendes aux agriculteurs et au reste de la population, la position de l’Union des producteurs agricoles (UPA), elle, n’a pas changé.
«Il n’y a pas de cohabitation possible entre l’agrotourisme florissant de la région et une mine!».
Cette affirmation, elle sort tout droit de la bouche de Richard Maheu, président de la Fédération de l’UPA Outaouais-Laurentides. Rencontré aux bureaux de l’UPA Deux-Montagnes, à Saint-Eustache, la veille de la rencontre citoyenne tenue à l’église d’Oka, le 31 mars, M. Maheu l’a répété une fois de plus: la réouverture de l’ancienne St. Lawrence Columbium serait «une catastrophe» pour la région et l’agrotourisme.
«Nous sommes le seul groupe qui s’est toujours opposé à la mine depuis 2000», soutient M. Maheu, bien au fait du dossier, lui qui est assis dans la chaise de président de la Fédération depuis le début du millénaire.
Mais alors qu’il croyait ce projet mort et enterré, lorsqu’il a appris, au printemps de 2016, qu’un nouveau groupe souhaitait relancer la mine d’Oka, il a bondi de son siège. «Pas encore!», s’est-il exclamé.
Il a donc assisté aux quatre rencontres initiées par Éco-Niobium en mars 2016. Il affirme ne pas avoir été impressionné par le sérieux de la démarche mise en œuvre par l’entreprise minière.
«Excusez-moi, mais quand un promoteur fait une présentation et qu’il la change chaque fois, tu te poses de sérieuses questions. Pour nous, ça n’avait pas de bon sens! C’est pourquoi, lors de la 5e rencontre, nous avons envoyé un message clair qui disait: on n’en veut pas de votre mine!»
Rencontre du 21 mars
Richard Maheu admet avoir été surpris de lire dans L’Éveil que des agriculteurs avaient donné leur aval au projet, signatures à l’appui. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a convoqué ses membres à une rencontre le 21 mars dernier, réunion au cours de laquelle il s’est longuement adressé aux agriculteurs présents et à leurs familles. L’un des objectifs de M. Maheu était de leur rappeler que le projet présenté aujourd’hui est sensiblement le même que celui de mars 2016, à quelques exceptions près, soit la fiducie qui a été créée, l’assainissement du ruisseau Rousse et le changement d’approche (porte-à-porte).
Quant à savoir qui a soi-disant signé ou pas, c’est le moindre de ses soucis. Il a insisté pour dire à ses membres que la mine ne doit jamais devenir prétexte à des chicanes ou à des confrontations entre eux.
«C’est pourquoi ça ne m’intéresse pas de savoir qui a signé. Moi, le signal que j’ai eu de mes producteurs agricoles lors de cette rencontre, c’est qu’ils sont encore contre.»
Richard Maheu a en outre rappelé que c’est la première fois que règne une telle solidarité autour de ce dossier, alors qu’en plus de l’UPA, non seulement la municipalité d’Oka s’est positionnée contre le projet, mais sa voisine de Saint-Joseph-du-Lac aussi.
«L’agrotourisme, a conclu Richard Maheu, est un fleuron de la région et on ne nous a pas encore fait la preuve qu’une mine de niobium en plein secteur agricole dynamique ne serait pas dommageable. Une mine dans le fond d’un bois, comme Niobec, c’est pas pire, mais en plein cœur d’une zone agricole? Si la 640 est bloquée l’automne, ce n’est pas pour aller visiter une mine!»
MOTS-CLÉS
Richard Maheu
UPA Outaouais-Laurentides
mine Oka