Une séance extraordinaire a été tenue le 15 octobre dernier afin de soumettre les signatures d’appui qui ont été amassées et jointes au mémoire.
Ce sont quelque 3800 citoyens de Pointe-Calumet qui ont offert leur signature pour appuyer le mémoire de la ville, témoignant ainsi des inquiétudes et interrogations engendrées depuis que le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) a fait l’annonce de son projet de règlement en juin dernier.
Car si la municipalité de Pointe-Calumet n’est présentement pas dans une zone inondable, la nouvelle cartographie préliminaire fournie la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) laisse croire qu’elle le sera dès le printemps prochain, même si depuis 2020, la municipalité a connu une construction et un rehaussement de ses ouvrages de protection contre les inondations (OPI).
« Ce sont des millions en subventions qui ont été octroyées à la ville par le gouvernement, afin de moderniser et améliorer les installations municipales », précise la mairesse Sonia Fontaine. C’est dans cette même période que la municipalité a autorisé aux citoyens des rénovations et constructions. « Chaque famille habitant sur notre territoire a fait et accepté de faire ces investissements en toute connaissance de cause, dans une ville qui est protégée par des ouvrages de protection et qui, par le fait même, a été retiré des zones inondables », ajoute la mairesse.
En accord avec la pertinence d’un nouveau cadre réglementaire, cette dernière regrette toutefois le manque cohérence avec la réalité de Pointe-Calumet et les besoins de ses citoyens : « Il est essentiel que le gouvernement, en qui les citoyens ont placé toute leur confiance, procède à la reconnaissance de ces ouvrages. Il est crucial de dissiper l’illusion d’insécurité actuelle. Si les citoyens sont protégés physiquement, leur sécurité financière, elle, reste hautement compromise. »
Ces enjeux ont d’ailleurs été discutés lors de la récente séance ordinaire du conseil, au début du mois. La mairesse a alors fait état des divergences d’opinions entre la municipalité et le gouvernement : « Le ministère dit qu’il n’y aura aucun impact financier et le son de cloche des banques et des assureurs est totalement à l’opposé. Je pourrais passer des heures au bureau [du ministre] et à la fin, on va encore être à l’opposé. Parce que les chiffres que j’ai, c’est un cauchemar pour les citoyens. Mais leurs chiffres, encore à ce jour, ils ne sont pas capables de nous les donner pour prouver qu’il n’y aura pas d’impact. »
Il est ainsi souhaité que le MELCCFP ajoute une cinquième zone à son projet réglementaire, soit une zone protégée par un OPI et reconnaisse ainsi les investissements qui ont été faits en ce sens au cours des dernières années. « [Ça] représente, pour la majorité d’entre nous, l’investissement d’une vie entière. Il est impensable qu’un gouvernement abandonne financièrement son peuple et le laisse inévitablement face à une perte financière aussi lourde », déplore Mme Fontaine.
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