Avec en main une étude d’évaluation environnementale qui tend à montrer que celle soumise par GBD Construction « contient des lacunes importantes », l’organisme REgarde citoyen! demande à la Municipalité de Saint-Joseph-du-Lac de surseoir à tout développement dans la partie est des Plateaux du ruisseau, appelée ‘’plateau 3’’, où s’y trouve une forêt que l’on souhaite voir préservée dans son intégralité.
L’organisme qui œuvre à l’éducation et à la sensibilisation aux causes environnementales à Saint-Joseph-du-Lac interpelle également le ministère de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (MELCC) du Québec pour qu’il n’émette pas pour le moment un nouveau certificat d’autorisation qui permettrait au promoteur d’aller de l’avant avec son projet de développement. Le regroupement joséphois recommande que des études soient d’abord menées à des moments propices de l’année afin de bien observer la faune et la flore de cette forêt, mais aussi d’évaluer si certaines espèces sont susceptibles d’être désignées comme menacées ou vulnérables.
« L’étude du promoteur [réalisée en 2009 et mise à jour en 2017] affirmait qu’il n’y avait rien à protéger dans cette forêt. En quelques heures seulement, la firme TerraHumana Solutions a décelé deux et même trois espèces d’arbres menacées et a conclu qu’il faudrait réaliser une étude environnementale plus complète au printemps et en été pour voir s’il n’y a pas des espèces animales et floristiques qui devraient être protégées dans cette forêt. À nos yeux, l’étude du promoteur est biaisée », d’indiquer, en visioconférence Zoom avec votre hebdo L’ÉVEIL, Jean Baril et Annabel Monge, membres de REgarde Citoyen!, afin de commenter ce rapport qui a été remis aux membres du conseil municipal de Saint-Joseph-du-Lac lors de leur séance ordinaire du 2 novembre dernier.
Ce que révèle l’étude
L’étude de la firme TerraHumana Solutions fait suite à une visite de terrain effectuée le 30 septembre dernier, entre 8 h à 11 h, même si, reconnait-on, « le mois de septembre n’est pas un temps de l’année propice pour certaines observations de la faune et de la flore, mais peut l’être pour procéder à l’identification de plusieurs espèces d’arbres, à la validation de certaines données du rapport technique et aux observations d’oiseaux migrateurs ».
« Nos observations lors de la visite de terrain du 30 septembre contredisent les constats écrits [dans le certificat d’autorisation demandé par le promoteur]. Parmi les 37 espèces floristiques identifiées dans la zone d’étude, trois sont des espèces à statut précaire: le caryer ovale (Carya ovata), le noyer cendré (Juglans cinerea) et, à confirmer, le chêne bicolore (Quercus bicolor) […] L’étude menée par Horizon multiressources inc. (2017) en 2009 contient des lacunes importantes, car elle ne fait aucune mention des trois espèces […] que nous avons identifiées […] et qui étaient sûrement présentes en 2009 et 2017 », écrit notamment la firme dans son rapport, en plus d’y aller d’autres observations sur certaines espèces fauniques qui étaient présentes lors de sa visite sur les lieux.
Elle recommande donc « qu’une caractérisation écologique soit menée au printemps et à l’été 2022 pour bien comprendre l’état actuel de la zone d’étude et pour avoir une compréhension globale de [sa] valeur écologique»; que les ministères concernés soient informés le plus rapidement possible sur la présence des deux espèces floristiques à statut précaire qui a été confirmée et une autre qui nécessite une confirmation; et, enfin, que « l’autorisation environnementale ou le certificat d’autorisation ne soit pas émis avec les informations fournies [par le promoteur], car elles sont basées sur une caractérisation écologique qui n’est pas récente et qui est incomplète ».
La position du maire Benoît Proulx
De l’avis des deux représentants de l’organisme REgarde Citoyens!, qui disent n’avoir pas les ressources nécessaires à cet effet, c’est la Municipalité de Saint-Joseph-du-Lac qui devrait elle-même initier et payer pour cette nouvelle étude environnementale complète.
Joint par L’ÉVEIL, le maire Benoit Proulx a précisé que l’étude commandée par l’organisme avait, comme il s’y était engagé, été envoyée dans les jours qui ont suivi la séance ordinaire au MELCC.
«C’est au Ministère à trancher, et pas à la Municipalité de statuer si ce projet [de développement] est recevable ou non. Si le Ministère ne donne pas cette autorisation, ce sera à GBD Construction de faire la démonstration que ce qui est dit [dans l’étude commandée par REgarde citoyen!] n’est pas vrai. Ce ne sera pas un combat entre la GBD et la Municipalité, mais un combat entre GBD et le Ministère», de commenter, au téléphone, M. Proulx.
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