Une pétition demandant au gouvernement de mettre en place des mesures d’atténuation viables pendant la construction du REM (Réseau électrique métropolitain) sera déposée aujourd’hui à l’Assemblée nationale, par Ruba Ghazal, députée de Québec Solidaire.
La pétition, signée par plus de 2000 personnes, dénonce les mesures d’atténuation actuellement proposées qui vont doubler, voire tripler le temps de déplacement quotidien des usagers, et demande donc au gouvernement la mise en place d’une variété de mesures d’atténuation pour la durée des travaux de construction du REM, afin de mieux desservir l’ensemble de la population touchée: des navettes aux gares actuelles vers le centre-ville, avec voies réservées; que le train emprunte des voies de contournement; que la variété de mesures d’atténuation soit maintenue pour la durée des travaux de construction du REM; des navettes vers la ligne de train de Saint-Jérôme.
«En 2020, on ne peut pas lancer un projet et saccager la vie de milliers de personnes avant que des mesures d’atténuation qui leur permettront de poursuivre leur vie professionnelle et d’assumer leurs responsabilités parentales soient déjà en place», affirme Véronique Goudreau, utilisatrice du train de Deux-Montagnes et initiatrice de la pétition.
«La ministre Rouleau ainsi que le nouveau patron de la Caisse de dépôt, Charles Émond, ont répété plusieurs fois être sensibles à notre réalité, mais ils poursuivent dans la même direction et ne font rien de plus pour corriger le désastre qu’ils nous imposent, lance Francis Millaire, porte-parole du Comité
des usagers de la ligne Deux-Montagnes. Ça démontre que laisser à un promoteur le soin de protéger les usagers, même si c’est une société d’État, c’est comme donner la clé de la banque de sang à Dracula. Le gouvernement doit respecter les promesses faites par Benoit Charette avant les élections et forcer la Caisse à prendre ses responsabilités sociales.»
Voici un rappel de l’une des promesses de Benoit Charette, alors porte-parole en Transports: «Il n’y aura pas d’interruption de service tant que ces mesures ne seront pas en place…Un gouvernement caquiste va mettre les poings sur la table pour s’assurer que tout cela se fasse dans la bonne séquence.»
Le gouvernement et la caisse, au banc des accusés
Le Comité accuse le gouvernement de la Coalition avenir Québec et la Caisse de dépôt de détériorer la vie et la santé de 15 000 personnes en négligeant de limiter les impacts de leurs décisions. Le Comité les accuse aussi de mauvaise gestion. «Le gouvernement va dépenser plus de 200 millions pour des mesures d’atténuation qui ne répondent pas aux besoins des usagers et qui vont forcer les usagers à se trouver leur propre solution comme de se rabattre vers la voiture, c’est un gaspillage honteux, lance Francis Millaire. Les travaux doivent être reportés le temps de trouver des solutions afin de minimiser les impacts sur les usagers ce qui réduirait aussi les dépenses nécessaires pour nous accommoder. La Caisse met la charrue avant les boeufs en stoppant le service avant la mise en place de voies réservées, c’est irresponsable.» Le comité rappelle les résultats d’un sondage effectué auprès des usagers qui rapporte que 94% de ceux-ci trouvent les mesures offertes insuffisantes.
Santé mentale
Le Comité rappelle également qu’il y a un lien indéniable et documenté entre le temps mis pour se rendre au travail et l’épuisement professionnel. «Imposer quatre heures de transport par jour aux gens pendant quatre ans, avec l’incertitude reliée aux transferts entre le train, l’autobus et le métro, c’est mettre sciemment la santé de milliers de gens en péril.» «En plus de payer des millions pour des mesures d’atténuation inefficaces, il y aura une facture salée imposée au réseau de la santé et aux employeurs. Déjà, le CISSS des Laurentides prévoit des ressources supplémentaires pour les usagers», conclut Francis Millaire.
Le Comité
Le Comité rappelle qu’il a lancé un site web, http://www.notretrain.info, qui regroupe les résultats d’un sondage tenu auprès des usagers, les dernières communications du Comité, des témoignages d’usagers et les publications d’articles sur le sujet. Le Comité des usagers de la ligne Deux-Montagnes compte une dizaine de personnes. Plusieurs de ses membres ont pris part à des démarches concrètes pour trouver des solutions de transport pendant la construction du REM. Environ 15 000 personnes utilisent le train de la ligne Deux-Montagnes chaque jour, ce qui en fait, et de loin, la ligne de train de banlieue la plus achalandée de tout le Grand Montréal.
MOTS-CLÉS
REM
pétition
Comité des usagers de la ligne Deux-Montagnes