Pascal Quevillon a communiqué la semaine dernière avec le ministre fédéral des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, pour solliciter une rencontre afin de faire valoir sa lecture des enjeux territoriaux d’Oka-Kanesatake actuels.
Dans la lettre qu’il a envoyé au ministre Miller, le maire Quevillon lui rappelle qu’Ottawa a promis de protéger les 67 acres de terres dans le secteur de la pinède qu’il a acquis lors de la Crise d’Oka pour le bénéfice et l’usage de la communauté de Kanesatake. L’acte d’achat ratifié précisait alors que toute modification au territoire devait être raisonnable et approuvée par la Municipalité d’Oka.
La goutte de trop
Or avec le temps, des cabanes y sont apparues, mais toujours déposées sur des blocs et installées de façon temporaire. La Municipalité d’Oka tolérait donc leur présence. Cette fois, la construction est plus massive et semble permanente.
« C’est la goutte qui fait déborder le vase. C’est vraiment déplorable de voir ça et on n’a aucun contrôle. On ne sait pas ce qui va se passer dans ce bâtiment-là », s’est exclamé le maire Pascal Quevillon, après la lecture publique de la lettre, lors de la séance du conseil municipal du 5 avril dernier.
C’est que depuis la Crise d’Oka, Kanesatake n’a pas cessé son développement commercial, constate-t-on. « La Municipalité d’Oka (…) a manifesté ses vives préoccupations et son grand désarroi face au développement désordonné, voire chaotique, de ces terres. Au fil des décennies, nous avons vu des arbres centenaires se faire abattre et la forêt, se dénuder pour faire place à des kiosques de toutes sortes et à des assemblages de conteneurs industriels convertis en commerces de fortune », affirme le maire d’Oka, Pascal Quevillon, dans sa lettre au ministre Marc Miller.
Laxisme fédéral
Le maire Quevillon reproche au gouvernement fédéral son laxisme dans ce dossier malgré les nombreuses demandes d’intervention de son administration. Il constate qu’Ottawa brille le plus souvent par son silence et n’intervient qu’en période de crises, sans réelle volonté de régler les enjeux territoriaux. « Ce laxisme de gouvernance et d’encadrement a laissé une sorte de «no mans land» grever insidieusement ces terres », observe-t-il.
Les relations entre la Municipalité d’Oka et la communauté de Kanesatake ne sont pas simples et nécessitent respect, ouverture et une bonne communication, insiste M. Quevillon. Ce dernier ajoute que les maires qui se sont succédé à Oka depuis 2001 ont toujours agi de bonne foi envers la communauté mohawk en respectant leur pouvoir de gouvernance.
Le maire d’Oka reproche à Ottawa d’adopter «une approche à la pièce», ce qui lui semble peu favorable à une véritable réconciliation entre les deux communautés voisines. « Vouloir réparer d’une part avec une communauté, en faisant fi des conséquences sur l’autre ne peut qu’alimenter l’incompréhension et le scepticisme quant aux motivations réelles de la démarche. Si l’honneur de la Couronne est au centre de la volonté de se réconcilier avec les communautés autochtones, ceci doit être fait en toute transparence et en impliquant toutes les parties concernées », affirme Pascal Quevillon.
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