Cette fois toutefois, il était important pour M. Langlois de sortir sur la place publique pour décrier les pertes d’importants revenus publicitaires qu’il subit depuis quelques années au profit des Facebook et Google de ce monde.
«Notre industrie, principalement les quotidiens et les hebdos publiés en régions plus ou moins éloignées, vit une terrible révolution face au Web. C’est connu que nous sommes tous affectés par la perte de revenus «papier» au profit de Google et Facebook» , insiste Serge Langlois, rappelant que ces géants du Web ont récolté pour près de 7 milliards de dollars en revenus publicitaires, l’année dernière, et ce, a-t-il insisté, sans avoir été contraints à payer leurs taxes fédérale et provinciale, comme l’ont fait toutes les entreprises médiatiques ou non du Québec.
«Il s’agit là d’un avantage de près de 15 % par rapport à tous les commerces tenus de percevoir ces taxes. Je suis envieux et impuissant devant cet avantage concurrentiel.»
Un choix de société
Selon le président du Groupe JCL, «notre société doit décider rapidement de la valeur de cette industrie qui est celle de la presse écrite locale» .
«Les citoyens doivent se poser la question à savoir si la presse écrite est ou non nécessaire afin de s’assurer de la transparence de nos gouvernements, de notre système démocratique» , dit M. Langlois, convaincu que les Google, Facebook et Netflix sont «très près du pouvoir fédéral» .
«Netflix a réussi l’impensable en réussissant à convaincre le gouvernement de ne pas la taxer. Pourtant, notre système est fait de façon à ce que nous soyons tous égaux devant les taxes» , de dire M. Langlois, d’avis que cette façon de faire pourrait éventuellement affaiblir le pouvoir démocratique des citoyens québécois.
«Une compagnie étrangère a réussi à convaincre, derrière des portes closes, un groupuscule de fonctionnaires et politiciens, de ce qui est bon pour le Canada, en échange de la taxation. C’est très délicat. Multipliez ce modèle décisionnel et c’est la corruption assurée au niveau étatique! Plus que jamais, notre société doit protéger ses outils démocratiques!»
Situation enviable
Au Groupe JCL, avec ses 72 employés permanents, dont six à la rédaction, la situation est loin d’être catastrophique. On peut même s’avancer pour dire qu’elle est «enviable» par rapport à certaines entreprises médiatiques de la province. Cela étant dit, rien n’est acquis. Le gouvernement doit agir, et vite.
«Nous sommes un acteur économique majeur pour notre région et sommes convaincus de la nécessité de notre industrie, mais pour vous, et pour mon équipe, le temps des belles promesses est révolu» , d’ajouter Serge Langlois, qui se réjouit de pouvoir compter sur des appuis solides dans la région.
«Je suis très zen quant au futur du Groupe JCL, a conclu Serge Langlois. Nos politiciens locaux, dans l’ensemble, et nos lecteurs nous supportent sans réserve, ce qui est fondamental puisqu’on ne peut réussir sans un support local fort. Merci de continuer à nous lire sur le support papier, nos sites Web ou mobile.»
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