Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides et le directeur de santé publique de la région, le D Éric Goyer, annonçaient la publication d’un quatrième rapport portant sur l’état de santé de la population laurentienne, le 22 mars, sous un numéro spécial concernant les habitudes sexuelles.
Des dires du docteur, notre région ne peut se vanter d’avoir des résultats reluisants, puisqu’elle se situe en dessous de la moyenne provinciale, et ce, en ce qui concerne par exemple les cas d’infections transmises sexuellement par le sang (ITSS) répertoriés, telles la chlamydia ou la syphilis.
«Dans la région des Laurentides, c’est assez particulier. On est plus actif sexuellement avec huit adultes sur dix. L’alcool et les drogues sont consommés de façon plus importante, ce qui favorise les conduites sexuelles à risque. La proportion de personnes qui n’utilisent pas le condom est plus élevée par rapport au Québec. Nous sommes d’ailleurs les champions de la chlamydia et des principales infections transmises sexuellement. Elles sont en augmentation dans la région» , de déplorer DGoyer.
Voici donc quelques statistiques présentées dans ce rapport. Près de 10 % des adultes laurentiens ont plus d’un partenaire par année. On y stipule que 70 % des adultes de 25 à 44 ans n’utilisent jamais le condom, comparativement à 90 % chez les 45 ans et plus. En conséquence, selon les écrits, les ITSS n’épargnent pas les personnes majeures des Laurentides. Par exemple, en ce qui concerne les cas de gonorrhée, toujours chez les adultes, les hommes représentent 71 % des cas dans la région.
Les différentes sections du rapport
Les trois parties traitent respectivement des jeunes, de la clientèle dite plus vulnérable et des adultes de la région. Le deuxième sujet touche trois clientèles plus à risque, soit les hommes ayant des relations avec le même sexe, les détenus et les personnes dépendantes aux drogues et autres substances.
Une section est d’ailleurs dédiée au consentement sexuel, devenu un sujet inévitable au fil du temps. «Vous allez trouver des bandes dessinées qui illustrent très bien le consentement sexuel. C’est important d’en parler, surtout dans une période où l’on voit circuler diverses situations dans les médias, comprenant des inconduites sexuelles et du harcèlement» , ajoute le docteur.
Les maux et les solutions
Des dires du D Goyer, les efforts investis dans la lutte contre les épidémies actuelles des ITSS n’ont pas donné tous les résultats voulus. Ainsi, après production du rapport, on cherche à identifier les prochaines actions à mettre de l’avant pour «mieux desservir la population des Laurentides en matière de santé sexuelle et de lutte contre les ITSS.»
«Il y a la fameuse question d’accessibilité aux services. Je ne suis pas convaincu que l’on répond à l’entièreté des besoins de services dans la région, loin de là» , s’inquiète ce dernier.
«Ce que je souhaite, c’est qu’on parle de santé sexuelle et non plus seulement d’ITSS. Il faut renverser le paradigme et adapter nos messages selon la clientèle visée. Il faut trouver une façon de s’adapter, de parler à notre clientèle; par exemple, utiliser les réseaux sociaux pour rejoindre les jeunes.»
Pour plus d’informations: [http://www.santelaurentides.gouv.qc.ca].
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