siAlors que des citoyens ont indiqué qu’ils s’opposeront au projet de réouverture d’une mine de niobium à Oka, l’exploitation de minerai à Saint-Honoré, une localitétuée au nord de la ville de Saguenay, ne semble pas poser de problèmes majeurs dans le quotidien des citoyens de l’endroit. Et cela, malgré certains «inconvénients» occasionnels.
C’est à tout le moins ce qu’a laissé entendre le directeur général de cette ville de 6 000 habitants, Stéphane Leclerc, qui abrite depuis 41 ans maintenant la mine Niobec, propriété depuis janvier 2015 de Magris Resources, un consortium composé d’entreprises asiatiques et canadiennes. Celle-ci est d’ailleurs la seule exploitation souterraine de niobium dans le monde et l’un des trois principaux producteurs mondiaux de ce minerai.
Dans son projet de réouverture, dont vos hebdos ont fait état dans l’édition de L’ÉVEIL du samedi 11 mars dernier, Ressources Éco-Niobium a notamment mentionné que des explosions retentiront chaque jour sur le coup de 15 h, et qu’elles seront effectuées sous terre, à 400 mètres de profondeur. Des vibrations risquent donc d’être ressenties dans les propriétés situées à proximité.
Quant aux résidus miniers, ils serviront de remblais en pâte dans les excavations souterraines. Aussi, l’équivalent d’un camion et demi par jour de concentré de pyrochlore, qui permet de produire le niobium, quittera le site de l’exploitation minière okoise.
Dans le cas de Niobec, les explosions ont lieu vers 17 h 30, chaque jour, à 807 mètres de profondeur, entre les quarts de travail de jour et de nuit, en l’absence de travailleurs dans la mine. Pour ce qui est des résidus de poussière, ils sont entreposés dans des parcs à ciel ouvert, lesquels sont ceinturés de plantations d’arbres pour éviter leur propagation.
Un bon citoyen corporatif
«Niobec est un bon citoyen corporatif. Nous n’avons pas de problème majeur, si ce n’est que quelques évènements qui se veulent isolés. Nous ne ressentons rien, nous n’entendons rien lorsqu’il y a des explosions. Et si elles doivent s’avérer plus fortes, nous sommes prévenus à l’avance, mais nous ne ressentons pas plus de vibrations qu’à l’habitude. Pour dire vrai, je n’ai reçu aucune plainte de citoyens depuis que je suis en poste, et cela, depuis l’an 2000», de témoigner M. Leclerc, en entrevue téléphonique avec vos hebdos L’ÉVEIL et LA CONCORDE.
Les «inconvénients» dont fait allusion le directeur général ont trait aux parcs à résidus, alors que parfois, par temps sec et venteux, la poussière peut se propager à l’extérieur de l’exploitation minière.
Mais encore, pas de plainte des citoyens, et en particulier de ceux dont les propriétés sont situées à proximité de la mine Niobec. Les plus proches le sont de 2 km des côtés est et ouest, à 2,5 km du côté sud, et à 3 km du côté nord.
«Avant, il y avait des propriétés situées à 800 mètres de la mine, mais elles ont été achetées lorsque l’entreprise a voulu mettre de l’avant, à partir de 2012, son projet d’expansion. Le projet a finalement été abandonné en 2015 en raison de contexte économique», de mentionner M. Leclerc.
Pas de compensation financière
Contrairement à ce que propose Ressources Éco-Niobium, qui souhaite rouvrir la mine de niobium à Oka, aucune compensation financière n’est allouée à la population qui réside à proximité de l’exploitation minière honorienne, pas plus qu’à l’administration municipale.
Tout au plus, des dons et commandites sont versés à des organismes et entreprises de la communauté locale et régionale. L’entreprise est notamment le présentateur officiel du festival international de cerfs-volants Saint-Honoré dans l’Vent qui se tient sur le site de l’aéroport local et qui en sera à 19e édition au mois de juin prochain.
Précisons, enfin, que la mine Niobec, selon les chiffres fournis par M. Leclerc, emploie actuellement 320 personnes et que 20 % de celles-ci résident à Saint-Honoré.
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