À 77 ans, Albert Paquette de Mirabel est devenu l’un des rares contribuables québécois à pouvoir se vanter d’avoir assisté à plus de 300 conseils municipaux.
« Je suis très fier d’avoir été présent à tous ces conseils », a lancé M. Paquette, affichant le large sourire de l’athlète olympique qui vient de remporter une médaille d’or.
Non seulement, Albert Paquette dénombre 300 conseils municipaux derrière la cravate, mais le septuagénaire est attentif aux réponses des élus et n’hésite pas à poser des questions.
« Je lève la main et fais part de mon opinion ou demande à ce que certains éléments soient ajoutés ou encore de m’éclaircir sur certains détails d’un point à l’ordre du jour », explique celui qui profite ainsi d’un petit passe-droit n’ayant pas besoin d’attendre la période de questions du public à la fin de la séance. Après tout, un doyen peut bien avoir certains privilèges.
M. Paquette aime les gens et les gens aiment M. Paquette. « Pendant la pandémie ça été plus difficile de venir parfois, mais j’étais présent même avec un masque », assure l’aîné d’une famille de quatre enfants.
Albert Paquette est également un des rares résidents de Mirabel à avoir été assis aux premières loges de sept maires au pouvoir. « Depuis 1970, à mon premier conseil, j’ai vu défiler celui qui a été le plus longtemps en place, Hubert Meilleur, pour six mandats », dit-il en énumérant les autres maires précisant leur nom, les dates de leur arrivée et de leur départ comme si c’était hier.
Doté d’une impressionnante mémoire, M. Paquette n’a pas oublié le moment marquant de sa vie au niveau municipal : « La fusion des 14 municipalités. Il y avait des villages de 200 à 300 personnes qui devaient être expropriés, leurs maisons brûlées. C’était terrible! », s’exclame notre héros.
Ces présences aux conseils municipaux n’ont toutefois pas toujours été réjouissantes. « De 2001 à 2008, je suis déménagé à Saint-Jérôme parce que je venais de vendre ma fermette que j’avais achetée en 1970. Les conseils à Saint-Jérôme étaient plates et le citoyen n’avait pas le droit de parole. C’était le maire Gascon à cette époque », dit-il sans détour.
Conseiller en assurance depuis l’âge de 20 ans, Albert Paquette préférait alors continuer sa vieille routine en se présentant aux assemblées publiques de Mirabel. « Le citoyen à son mot à dire ici », souligne celui qui a également demeuré à Rosemère et Sainte-Thérèse.
D’ailleurs, le conseil municipal de Mirabel a tenu à souligner cet exploit lors de l’assemblée de mardi dernier, à Saint-Hermas. « C’est très rare qu’une personne compte 300 conseils. On ne voit pas ça souvent et on ne reverra peut-être jamais ça », de dire le maire actuel, Patrick Charbonneau.
M. Paquette a donc reçu de petits cadeaux et une plaque sur laquelle est inscrit en gros le chiffre 300. « Je suis content que la ville ait pensé à moi. Je vais afficher ce cadre en vitre bien en vue dans mon appartement à la résidence pour personnes âgées de Saint-Canut où je demeure », a-t-il livré, la voix nouée par les émotions.
Retraité depuis 12 ans et veuf, Albert Paquette marche pour garder la forme, même avec une jambe artificielle, résultat d’un accident de moto dans sa jeunesse . Il est aussi aidant naturel pour une amie à mobilité réduite. Son objectif : le cap du 400. « Je suis en santé et en calculant deux conseils par mois, je célébrerai mon 400e dans 4 ans. Je n’aurai que 81 ans », a conclu le sympathique et attachant «roi» des conseils municipaux.
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