Martin St-Denis passe sa vie dans le bois. S’il n’y est pas pour chasser l’orignal, le chevreuil ou la dinde, il s’y rend pour entraîner ses chiens qui l’accompagnent régulièrement en période de chasse. Il est donc à risque de se faire piquer par une tique et il en est conscient.
«À chaque fois que je vais entraîner mes chiens de chasse dans les boisés, ici autour, je reviens à la maison et je retrouve toujours 7 à 10 tiques par chien» , raconte-t-il avant d’ajouter que selon les statistiques qu’il a consultées, 10 % des tiques sont infectées et porteuses de la maladie de Lyme. Il le sait puisque depuis qu’on lui a confirmé hors de doute que c’est cette maladie qui ronge son organisme, il a beaucoup lu sur la question.
«Une tique, c’est gros comme une tête d’allumette et lorsque tu te fais piquer, une cible se dessine autour du trou et tu fais de l’infection» , vulgarise M. St-Denis.
«Au départ, renchérit sa conjointe, Annie Veillette, les syndromes s’apparentent à ceux d’un rhume. Tu as mal aux os, tu as des sueurs. C’est différent pour chaque personne. Ça va s’attaquer à l’endroit où tu as déjà une faiblesse. Chez Martin, ça s’est attaqué à son circuit neurologique, soit à son cerveau, ses muscles, ses nerfs.»
D’abord diagnostiqué de SLA
La maladie de Lyme peut se développer des années après que la victime ait été piquée par une tique porteuse. Dans le cas de Martin, il s’est présenté chez son médecin de famille pour la première fois en mai dernier après avoir souffert de crampes musculaires dans les mollets.
Des examens plus approfondies ont alors permis de déterminer que son taux de créatine phosphokinase, aussi appelé CK, était très élevé dans son organisme, ce qui s’explique généralement par une atteinte musculaire. On l’a donc dirigé vers un neurologue, en décembre 2017.
«Le 22 décembre, après avoir réalisé un bilan sanguin, un scan de mes jambes et un électromyogramme, on m’apprend que je suis très malade. Le 2 février, à l’Institut neurologique de Montréal, on me confirme que je suis atteint de la Sclérose latérale amyotrophique (SLA)» , affirme Martin St-Denis.
La SLA est une maladie neuromusculaire qui s’attaque aux neurones et à la moelle épinière et qui entraîne progressivement la paralysie du corps… et la mort, en dedans de cinq ans.
«C’est en faisant des recherches que j’ai vu la similitude avec la maladie de Lyme, de dire Mme Veillette. La SLA, il n’y a pas de sueur alors que Martin sue beaucoup. Mais lorsqu’on l’a dit aux médecins, ceux-ci ont été catégoriques. Ils m’ont répondu qu’ils ont fait les tests de Lyme et qu’il n’en n’était pas atteint, que c’était bien la SLA» .
Allemagne
Martin St-Denis et sa conjointe ont alors demandé une seconde expertise qui a confirmé, une fois de plus, qu’il était atteint de la SLA. Pourtant, les St-Denis sont convaincus du contraire, surtout qu’il a été prouvé, disent-ils, que le test ELISA (de l’anglais enzyme-linked immunosorbent assay), utilisé pour détecter la présence d’anticorps dans l’organisme, dont la maladie de Lyme, aurait été désensibilisé à la bactérie Borrélia, bactérie à l’origine de la maladie de Lyme, faisant ainsi en sorte que 90 % des gens qui le passaient n’avaient pas la maladie puisque les tests étaient faussés. Pour en avoir le cœur net, ils ont donc envoyé, par le biais d’une clinique privée de Sherbrooke, un échantillon de sang en Allemagne, à un médecin spécialiste dont ils avaient entendu parler.
«L’échantillon a révélé que j’étais bel et bien atteint d’une maladie bactérienne chronique. Il m’a dit qu’une bibitte me rongeait et qu’elle était là depuis longtemps» , de dire Martin, 47 ans.
Il y a de cela quelques jous, il a passé une nouvelle série de tests au Québec, incluant une résonnance magnétique, qui a finalement confirmé qu’il n’était pas atteint de la SLA.
«Je vois Martin dépérir chaque jour, a conclu sa conjointe. Rendu au stade où il est rendu, il a besoin d’un suivi quotidien, ce que personne ne peut lui offrir au Québec. C’est pour cette raison que nous voulons aller en Allemagne.»
Collectes de fonds
Les coûts des traitements sont très élevés. On parle d’un montant variant entre 20 000 $ et 30 000 $ pour chaque voyage outre-mer. C’est pour cette raison que le couple a décidé d’organiser des collectes de fonds. Martin veut mettre toutes les chances de son côté.
Lors du week-end dernier des 12 et 13 mai derniers, à la Cabane à sucre Farsa, la présence de plus de 200 personnes a permis d’amasser 45 000 $. Une page GoFundMe a aussi été créée par le biais de laquelle on espère amasser 75 000 $. Pour donner, il suffit de taper «Martin St-Denis» dans le moteur de recherche.
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