Le premier rassemblement a eu lieu à l’intersection de la rue Louise et de la 27e Avenue. Les gens ont marché, scandant nombre de phrases, demandant «des réponses» de la part du palier de gouvernance provincial.
En effet, ces citoyens sont insatisfaits des offres d’indemnisation actuelles du Ministère de la Sécurité publique, qualifiant celles-ci d’inadéquates. Les organisateurs de la marche avancent que les inondations à Sainte-Marthe-sur-le-Lac n’ont pas été causées par un débordement du lac des Deux-Montagnes, mais bien par la rupture d’une digue; un ouvrage sous la responsabilité de la Ville et du gouvernement du Québec.
«Nous demandons au gouvernement du Québec un dédommagement équitable pour les préjudices subis suite aux événements du 27 avril dernier. Que les sinistrés désirent quitter le secteur ou y rester, nous demandons une indemnisation tenant compte de la valeur marchande de leur propriété en date du 26 avril 2019.»
Geste symbolique
Nombre de citoyens touchés par ces inondations ont fabriqué leurs propres pancartes, allant de créativité pour certains. Les organisateurs invitaient les marcheurs à être vêtus de bottes de pluie et de travail, de masques et de rames pour soutenir les pancartes.
«Les gestes symboliques sont les bienvenus dans la mesure où ils ne mettent pas la sécurité des participants en péril et ne causent aucun dommage. Cette marche se veut pacifique et familiale.»
Notons la présence appréciée de la Régie de police du Lac des Deux-Montagnes. Les policiers ont sécurisé les rues et ont escorté les participants jusqu’au centre communautaire local.
«On veut des réponses»
Une fois au local temporaire du ministère, un porte-parole, touché par les inondations, Christian Hardy, annonçait que des représentants des citoyens allaient à la rencontre du sous-ministre, afin de partager les revendications des citoyens.
«Je veux vous remercier de votre présence. Nous souhaitons faire comprendre aux autorités ce que les 6 000 sinistrés vivent. On vit une situation exceptionnelle, à titre de victimes d’une digue, d’une infrastructure et d’une responsabilité de la Ville et du gouvernement provincial, déclare M. Hardy. Nous voulons être considéré par le gouvernement et par M. Legault. Nous souhaitons qu’il reconnaisse ce caractère exceptionnel, nous voulons des gestes. Nos vies sont toutes en suspend, c’est difficile. Tout le monde écope et nous n’avons pas à porter tous les impacts des mauvaises décisions du passé. Maintenant, nous voulons une aide adaptée à notre contexte particulier!»
La rencontre avec ce sous-ministre a duré plusieurs minutes, alors que les marcheurs attendaient dans le stationnement. La délégation est finalement sortie du local temporaire afin de partager un compte-rendu.
«Nous avons pris le temps de partager nos requêtes. Nous avons tout détaillé, conclut Christian Hardy. Le sous-ministre a dit qu’il allait relayer les éléments partagés au premier-ministre. Il nous a fait part d’ouverture, en disant que la ministre de la Sécurité publique et le gouvernement reconnaissent le caractère exceptionnel de la situation.»
«Ils vont réfléchir à la situation, pour trouver des solutions adaptées. Des décisions tomberont, semble-t-il, au cours de la prochaine semaine, seulement en ce qui concerne l’urbanisme. Rien qui touche l’indemnisation. Ils y réfléchiront au cours des prochaines semaines.»
Ce dernier a conclu sa déclaration en lançant une invitation au premier-ministre, François Legault, d’organiser une rencontre avec les sinistrés, compte tenu du caractère exceptionnel à Sainte-Marthe-sur-le-Lac. Aux dires de M. Hardy, il s’agit ici de «l’une des pires inondations de l’histoire du Québec.»
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