Appuyé par des députés du Parti québécois (PQ), du Parti libéral du Québec (PLQ) et de Québec solidaire (QS), un groupe de sept maires de la couronne Nord, dont les villes sont incidemment toutes représentées par des députés caquistes, a dénoncé l’inaction du gouvernement Legault dans le dossier du transport collectif et réclamé une rencontre avec la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, pour en discuter.
« Nos demandes sont simples : un financement stable et prévisible pour le transport en commun et une révision de la gouvernance des transports en commun dans le but de bonifier de manière substantielle et durable l’offre pour nos citoyens et citoyennes », a lancé, lors d’un point de presse dit « transpartisan », le maire de Deux-Montagnes, Denis martin, Denis Martin, maire de Deux-Montagnes et
Celui-ci n’était pas seul pour ce point de presse tenu à l’Assemblée nationale, à Québec, le mercredi 11 septembre dernier, puisque Robert Morin, conseiller municipal et président du conseil municipal de la Ville de Terrebonne, Eric Westram, maire de Rosemère et préfet de la MRC de Thérèse-De Blainville, Sébastien Nadeau, maire de L’Assomption et préfet de la MRC de L’Assomption. Pierre Charron, maire de Saint-Eustache et préfet de la MRC de Deux-Montagnes, Patrick Charbonneau, maire et préfet de Mirabel, et Liza Poulin, mairesse de Blainville, l’ont accompagné à bord d’un autobus pour ce périple d’un jour dans la Vieille Capitale.
Un appui des trois oppositions
D’abord, ce sont les députés Joël Arseneau (PQ), Monsef Derraji (PLQ) et Étienne Grandmont (QS), tous porte-paroles de leur formation politique en matière de transports et de mobilité durable, qui ont pris la parole pour demander à ce que le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) s’engage dans ce dossier.
« L’image d’aujourd’hui, vous le voyez, elle est forte, nous faisons front commun pour que le gouvernement nous entende parce que, manifestement, la CAQ n’écoute pas actuellement le mécontentement, l’insatisfaction et la grogne de toute la population de la couronne nord de Montréal et ne prend pas la mesure de l’enjeu actuel des contraintes qu’on impose à toute une population et au tissu socioéconomique de la région., pour que des projets se réalisent, pour qu’on ne perde pas non plus des projets d’investissement d’entreprises dans toute la région, puis pour ne pas que les gens continuent de passer des heures et des heures dans leur voiture parce qu’ils n’ont pas d’autres options », a lancé, pour un, le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau.
« Nous avons assez attendu… »
Puis, les maires ont pris le micro pour dresser un portrait de la situation du transport collectif sur la couronne Nord et réclamer, comme l’a notamment fait le maire de Rosemère, Eric Westram, une révision du financement et de la gouvernance afin « d’offrir de réelles solutions de transport collectif et actif ». « Sans engagement ferme de ce même gouvernement, il serait impossible d’amener à leur plein potentiel les voies réservées du transport collectif de notre MRC; ces mêmes voies réservées, faut-il le rappeler, qui sont en cours de construction, sur les autoroutes 15 et 19, grâce aux investissements majeurs consentis par ce gouvernement », a mentionné M. Westram.
De son côté, le maire de Saint-Eustache, Pierre Charron, a rappelé l’engagement de la CAQ, avant les élections provinciales de 2018, d’assurer un investissement accru en transport collectif pour la couronne Nord. « On sait que notre population devrait être un peu plus qu’à 700 000 de population en 2040 […] On se doit de bénéficier d’investissements importants en matière de développement routier et de transport collectif », a-t-il déclaré, disant être « bouche bée » six ans plus tard.
Pour sa part, le maire de Mirabel, Patrick Charbonneau, a tenu à mettre en lumière l’incohérence du gouvernement Legault dans ses décisions. « Il a investi plus de 400 M$ dans une des fiertés que l’on a au Québec, le A220. Malheureusement, à moins que je me trompe, c’est qu’un avion ou un aéronef, ça ne peut pas être construit ou entretenu par télétravail. Donc, on a vraiment besoin d’employés sur le terrain. On fait face à une pénurie de main-d’œuvre, on compétitionne contre l’international et, sans le transport en commun, bien, on devient moins attractif puis on fait un frein à notre développement économique », a-t-il illustré, trouvant anormal qu’Airbus finance, avec le concours d’Aéroports de Montréal (ADM) et la Ville de Mirabel, un service de navette pour transporter une partie de ses 4 000 employés depuis le métro Montmorency, à Laval, à son usine de Mirabel.
Enfin, face aux propos de la ministre Guilbault qui avait dit, plus tôt, dans la journée, « n’avoir plus d’argent, parce qu’on doit construire des écoles, des CPE et des routes », le maire Denis Martin ne croit pas que cette visite des élus de la couronne Nord constitue « un coup d’épée dans l’eau ». « À un moment donné, il faut sortir de ce débat-là qu’on n’a plus d’argent. On parle de la congestion routière dans la région métropolitaine, là, c’est 1,5 à 2 milliards de pertes économiques par année [environ 700 000 $ pour la couronne Nord », d’indiquer M. Martin, rappelant avoir, 10 ans plus tôt, effectué pareil voyage à Québec pour demander à ce moment des investissements en transport en commun pour la couronne Nord.
« Aujourd’hui, je fais le même trajet encore avec des maires un petit peu différents, mais avec la même cause. Il n’y a eu aucun investissement, et la population a crû d’environ 10 %. Ça cause des problèmes. Ensemble, on représente 625 000 citoyens et citoyennes, et nous parlons tous de la même voix. Notre message est très simple : nous avons assez attendu ! Puis, quand on parle de transport en commun, on parle en réalité d’économie, on parle d’environnement et on parle de la qualité de vie des familles dans nos communautés. Depuis trop longtemps, nos citoyens et nos entreprises subissent les conséquences directes du déficit d’investissement en transport en commun sur la couronne Nord », a-t-il martelé, assurant que les maires sont prêts à collaborer et à offrir des solutions concrètes, mais que « des actions immédiates sont nécessaires ».
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